En France, il faut réinventer la nuit

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L’Umih a organisé le premier colloque’ La Nuit en France’ destiné à cerner les nouvelles tendances et mieux accompagner les professionnels.

La nuit est un secteur créateur de richesse, d’emplois et fait partie intégrante de l’offre touristique a répété avec force, Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, en ouverture du premier colloque La nuit en France et devant le secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier a confirmé la nécessité d’une vie nocturne « pétillante » et « festive », à destination des français et des visiteurs étrangers. Et sa volonté d’accompagner les professionnels dans ce sens. Une bonne chose. Reste que la nuit est un univers à part, sujet à bien des vicissitudes. « Ces dernières années, souligne le chef de file de la rue d’Anjou, la nuit a beaucoup souffert et a aussi connu de nombreuses mutations avec de nouvelles habitudes de consommation ». Le rôle de l’Umih est aujourd’hui « d’accompagner ses adhérents dans l’offre adaptée qu’ils doivent apporter à cette clientèle qui demande de nouveaux formats et concepts», tout en travaillant sur les problématiques d’alcool et de sécurité. « Le monde de la nuit réfléchit sur la santé et prend ses responsabilités » a insisté Roland Héguy. Et cette rencontre organisée sur la péniche Concrète (l’After le plus connu de la Paris), établissement créé par Aurélien Dubois,  président de la CSCAD (Chambre syndicale des cabarets artistiques et discothèques), veut en être la preuve. Deux tables rondes au rendez-vous : l’une sur l’évolution des modes de consommation en France, l’autre sur le rôle des exploitants dans la prévention des risques addictifs. Et cet état des lieux : le nombre de discothèque a été divisé par deux entre 1980 et 2015. 60% des discothèques n’ouvrent plus que deux à trois jours par semaine (week-end et jeudi soir). Parallèlement toutefois, les Bam (bars à ambiance musicale) et Ram (restaurants à ambiance musicale) se sont développés ; autour de 4000 recensés. Ils répondent à une demande de la clientèle qui « entame la fête beaucoup plus tôt, dès 18 heures, avec des soirées type after-works, qui se poursuivent par étapes jusque tard dans la nuit : dîner, puis ambiance lougne, puis ambiance club »explique Laurent Lutse, président de la branche, café, brasseries, établissements de la nuit de l’Umih. Mais « les soirées privées, moins chères et sans contrôle réglementaire, entraînent une désaffection pour les lieux commerciaux ».  Réinventer la nuit s’impose désormais aux professionnels, mais ils ne peuvent pas le faire seuls. La collaboration avec les pouvoirs publics et l’Etat doit être « constructive ». Le secteur ne doit plus être considéré comme le vilain petit canard, mais comme un acteur reconnu et adulte, avec qui l’Etat doit travailler.

Les propositions de la profession pour « réinventer la nuit » :

-Mettre un terme au commerce illégal d’alcool et à la concurrence déloyale (vente d’alcool sans licence appropriée)

-Promotion du tourisme nocturne

-Donner aux exploitants les moyens d’agir avant que tombe les fermetures administratives

-Mieux aborder les politiques sonores (mise en place un diagnostic un Diagnostic Environnemental Commercial de l’acquisition d’un bien immobiliser et responsabiliser davantage les clients en les informant sur les risques qu’ils encourent en cas d’incivilité)

-Développer une offre de transports nocturnes

-Simplifier les contraintes administratives (dispositions de l’ancien Code des débits de boissons obsolètes et toujours en vigueur)

Généraliser le dispositif Réussir la fête expérimenté dans les Pyrénées-Atlantiques

Adapter la formation des agents de sécurité à la spécificité des établissements du secteur

Source : Sylvie Soubes – En France, il faut réinventer la nuit