L’Hôtel à Nantes : un cas d’école côté déco

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Nantes-France. L’architecte d’intérieur Sylvie Zerat vient de rénover douze chambres de l’établissement nantais. Une occasion de faire le point sur ce que l’oeil d’un pro peut apporter à un hôtelier.

L’hôtellerie l’inspire. À chaque chantier, c’est une nouvelle aventure, avec de nouvelles rencontres. À L’Hôtel, un 3 étoiles voisin du château des ducs de Bretagne à Nantes (Loire-Atlantique), Sylvie Zerat a eu une grande marge de manoeuvre. Un vrai confort pour cette architecte d’intérieur installée à Paris, qui reconnaît un aspect “plus créatif et plus inventif” dans la rénovation d’un hôtel que dans l’agencement d’une galerie d’art, par exemple, “où tout est pensé pour vendre des oeuvres”.

Pour L’Hôtel, elle vient donc de boucler une première vague de rénovation de douze chambres. Deux autres vagues de même ampleur vont suivre. D’emblée, ses priorités ont été de “jouer avec les plafonds bas et éliminer tout ce qui encombrait”. Pour cela, elle a posé une ligne noire en amorce du plafond, pour créer une illusion de hauteur. Elle a retiré les lampadaires posés sur le sol ou autres lampes de chevet et remis le mobilier – “initialement trop grand” – à la bonne échelle. Elle a également osé imprimés et couleurs. À l’instar d’une finition léopard dans une chambre ou d’un parti pris tout kaki dans une autre. Sans oublier les papiers peints dans les salles de bains, en harmonie de coloris avec chaque chambre. “Tout a été pensé et réalisé sur mesure, détaille Sylvie Zerat. C’est la meilleure façon de personnaliser chaque espace.”

“Fini le beige ou le taupe”

Selon l’architecte d’intérieur, ce qu’un hôtelier attend d’une déco aujourd’hui, “c’est d’être surpris”. “Fini le beige ou le taupe, dit-elle. Même chez mes clients les plus classiques, on veut sortir des sentiers battus avec des couleurs franches, tout en restant dans un esprit cosy.” Elle reconnaît que parfois elle doit faire de la résistance face à des hôteliers qui ont du mal à se séparer de leur mobilier vintage. Mais elle prend le temps d’argumenter ses choix. “Et à la fin, on me dit que j’ai eu raison”, confie-t-elle. Enfin, à ceux qui pensent que solliciter un architecte ou un architecte d’intérieur coûte trop cher, Sylvie Zerat répond que “suite à sa première vague de rénovation, L’Hôtel de Nantes a augmenté ses tarifs et la clientèle a suivi”.

Source : Anne Eveillard – L’Hôtel à Nantes : un cas d’école côté déco