Neutralité carbone en 2050 : La contribution du secteur touristique

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Le tourisme, secteur économique-clé est également un grand émetteur de carbone, donc de réchauffement climatique. Cependant, il peut aussi paradoxalement, contribuer à la « neutralité carbone » globalement visée en 2050. Laquelle est indispensable pour la survie de l’Humanité et la préservation de la biodiversité.

Nations unies. Comme l’a indiqué Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’Organisation des Nations Unies pour le Changement climatique,  lors de la Conférence des Nations Unies sur le Changement climatique  (COP 24) : « Au niveau de base, cela est simplement une question de survie». Avant de rajouter : «Mais à un autre niveau, il s’agit de saisir les opportunités. Il s’agit de transformer les entreprises opérant dans le tourisme pour faire partie d’un changement économique mondial marqué par une croissance durable et alimenté par les énergies renouvelables. « . Cesser immédiatement et radicalement l’usage du kérosène dans le secteur de l’aviation et du carburant dans les autres secteurs est effectivement utopique, mais une transition progressive est non simplement possible, mais impérative.

Traité. Le Conseil mondial du Tourisme et des Voyages (WTTC) représentant le secteur privé mondial des voyages et du Tourisme s’est quant à lui , engagé à créer et réaliser des projets qui visent à inciter le public à voyager durablement. Dans la vraie vie et à l’échelle individuelle, voyager durablement peut signifier beaucoup de choses, parfois des plus simples, par exemple : opter pour des moyens de locomotion alternatifs, consommer moins durant les voyages, limiter les gaspillages alimentaires, opter pour l’écotourisme, les hébergements alternatifs et solidaires, etc. Tandis qu’à un niveau décisionnel, cela relève plutôt d’un cadre institutionnel à mettre en œuvre. Le WTCC et la Convention des Nations Unies pour le Changement climatique (UNCCC) se sont ainsi accordés sur un traité international qui vise à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le premier du genre qui « encourage » le secteur du Tourisme à une participation plus efficace aux objectifs mondiaux contre le changement climatique.

WTTC. Gloria Guevara, présidente et chef de la direction de WTTC explique : «Les voyages et le tourisme ont un rôle important à jouer pour le développement économique dans le monde, représentant actuellement 10,4% du PIB mondial et 1 sur 10 l’emploi, qui dépasse les secteurs comparatifs, tels que l’automobile, la fabrication de produits chimiques, les services bancaires et financiers. Compte tenu de la contribution de notre secteur au développement social et économique, il est important que les voyages et le tourisme jouent un rôle dans la recherche de la neutralité climatique, sous les auspices de l’ONU sur les changements climatiques. Nous annonçons donc aujourd’hui que nous continuerons à travailler avec l’ONU sur le changement climatique pour souligner auprès des consommateurs la contribution positive que les voyages et le tourisme peuvent apporter à la construction de la résilience au changement climatique; la mise en place d’un système d’accréditation de l’industrie; et la création d’un événement annuel sur «l’état du climat» et d’un rapport d’évaluation, de suivi et de partage des progrès accomplis vers la neutralité climatique. En tant que secteur mondial majeur, les voyages et le tourisme sont prêts à jouer leur rôle dans cet avenir radieux.  »

Le contexte insulaire. Concentrant nombre d’attractions touristiques majeures, les pays insulaires subissent plus de pressions anthropiques dues au tourisme que les pays continentaux. Les conséquences sur la biodiversité marine sont graves, Madagascar est autant concerné par cela que les Maldives ou les petites îles du PacifiqueH.E. Inia Seruiratu, ministre fidjienne de la Défense et de la Sécurité nationale raconte : «Nous subissons déjà les effets du changement climatique à Fidji et dans le reste de nos pays insulaires du Pacifique ; le secteur du tourisme est une source de revenus majeure pour notre pays. Malheureusement, les attraits qui animent ce secteur – nos récifs, nos plages de sable, nos mers claires et la biodiversité de la forêt – sont menacés par les effets du changement climatique. Un financement innovant permettant au secteur des voyages et du tourisme d’aider nos petites économies insulaires à faire face à ces menaces est nécessaire, et je suis très encouragé par le fait que le secteur est désireux de participer à de telles initiatives, et de renforcer les partenariats public-privé dans la lutte contre le changement climatique.  »

Source : Neutralité carbone en 2050 : La contribution du secteur touristique