Tourisme responsable : il est urgent de sensibiliser les voyageurs

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©SAN SHI/Featurechina Photo Service/MAXPPP - Tourists stay on the beach covered by garbage left by previous tourists in Shenzhen in south China's Guangdong province Tuesday June 3, 2014. Dameisha Beach Park received some 480,000 tourists in the past three days, who ruined the 160,000-square-meter beach with 362 tons of garbage. (MaxPPP TagID: maxnewsfrthree124828.jpg) [Photo via MaxPPP]
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Ce week-end, la Fondation GoodPlanet accueille le festival Changeons d’air(s), un rendez-vous gratuit qui attire l’attention sur les dégâts causés par le tourisme de masse.

S’il est désormais prouvé que l’agriculture intensive et les transports polluants ont un impact néfaste sur l’environnement, on connaît moins les dégâts que peuvent provoquer le tourisme de masse. En mai 2018, une étude parue sur le site Nature Climate Change révélait que 8% des émissions de gaz à effet de serre étaient dues au tourisme mondial. Outre l’aspect écologique, ce dernier peut s’avérer néfaste pour les pays et les populations locales. Folkorisation des cultures, saturation des sites, élévation des prix, pratiques douteuses surfant sur les bonnes intentions du volontariat, les touristes peuvent détériorer sans en être conscients.

C’est dans cette optique que la Fondation GoodPlanet, lieu dédié à l’écologie et à l’humanisme ouvert au printemps 2017, propose de sensibiliser les voyageurs curieux à des pratiques touristiques plus respectueuses. Pour Damien Berel, coorganisateur du festival et responsable du développement à l’agence Voyager Autrement, “il existe différents types de tourisme responsable”.

Quel est l’objectif du Festival Changeons d’air(s) ?

Les gens pensent souvent que le tourisme solidaire coûte plus cher. En tant qu’acteurs du tourisme responsable et durable, notre rôle est d’offrir aux voyageurs une visibilité plus accrue sur ces nouvelles formes de tourisme. Tout au long du week-end, différentes thématiques seront abordées afin de fournir aux visiteurs des astuces pour voyager de façon plus durable. Le tout mené dans un esprit joyeux et festif, au travers d’ateliers, activités pour les enfants, débats, concerts, projections et rencontres avec des voyageurs.

Pourquoi se tourner vers de nouvelles formes de tourisme ?

Le tourisme dit classique peut être générateur d’effets négatifs, tant d’un point de vue écologique que de l’impact sur les populations locales. Beaucoup de sites incontournables commencent à être saturés. C’est le cas de la baie d’Along au Vietnam. Le Machu Picchu (Pérou), quant à lui, s’est décidé à réguler fortement son tourisme. En Namibie, des villages des minorités Himba sont devenus des attractions folkloriques. Cette prise de conscience pousse certains à souhaiter voyager différemment.

Qu’est-ce qu’un voyage utile ?

Il existe différents types de tourisme responsable. A Voyager Autrement, nous proposons des voyages alternatifs alliant découvertes culturelles et rencontres, afin de sensibiliser les voyageurs aux réalités économiques et sociales des pays qu’ils visitent. Cela se fait à travers des partenariats avec des associations locales ou françaises qui agissent sur le terrain (droit des femmes, des enfants, lutte pour l’éducation, pour l’amélioration de la situation sanitaire des pays…). Un autre grand crédo du tourisme responsable est de faire en sorte que les revenus générés par le tourisme bénéficient le plus possible aux populations locales. Par exemple, en privilégiant les hôtels locaux ou hébergements communautaires aux hôtels de chaine, ou bien encore en reversant une contribution solidaire annuelle à des associations avec lesquelles on collabore dans les pays visités.

Récemment, des révélations sont venues entacher le tourisme humanitaire. Comment être sûr de pas tomber dans un travers en souhaitant voyager utile ? 

Effectivement, il y a eu des dérives. Au Népal, par exemple, des orphelinats avaient été montés de toutes pièces, pour accueillir des touristes. Les enfants, nullement orphelins, servaient d’usines à générer des revenus. Au Cambodge, il existait des expériences où des pseudo-associations faisaient appel à des touristes pour construire des puits, sans aucun suivi ni durabilité. Voyager responsable ne rime pas automatiquement avec volontariat. En tant qu’acteurs du tourisme durable et solidaire, notre rôle est de communiquer et proposer un accès plus facile aux différentes types d’offres, sérieuses et vérifiées. D’où l’intérêt de sensibiliser les gens et leur donner des clés et astuces pour voyager plus éthique et plus juste.

Source : Tourisme responsable : il est urgent de sensibiliser les voyageurs