Tourisme, s’y retrouver dans la jungle des labels

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En France, 350 hébergements touristiques bénéficient de l’écolabel européen qui garantit une démarche environnementale.

Pour le reste, difficile de choisir un établissement ou une prestation vraiment « écolo ».

« En février, je suis partie en Martinique avec mes enfants. Je tenais à choisir des prestations respectueuses de l’environnement, raconte Lara, 41 ans. J’ai trouvé ça difficile. Un guide de l’écotourisme était apparemment sur le point d’être publié mais en attendant, il fallait qu’on se débrouille. » Sans toujours parvenir à un résultat probant. « Nous avons certes trouvé une petite structure qui proposait du kayak en mer, avec le souci de sensibiliser à la biodiversité, à la découverte des étoiles de mer, des iguanes… Mais on est aussi tombés sur une traversée en bateau avec musique à fond et cocktails, pas franchement sobre ! »

En France, dans le secteur touristique, la labellisation écologique reste encore lacunaire. Ce ne sont pourtant pas les « labels » qui manquent, mais avec quelles garanties ? Trois, au moins, sont fiables.

Fiabilité

L’écolabel européen, d’abord, qui concerne environ 350 hébergements en France, selon l’Ademe (plus de 700 en Europe). Délivré par l’Association française de normalisation (Afnor), il impose un cahier des charges strict aux établissements : consommation d’eau et d’énergie limitée, moindre production de déchets (certains articles de toilette jetables étant par exemple interdits), priorité aux fournisseurs locaux, etc.

Ensuite, le label « Clef verte », obtenu auprès d’un jury composé de différents organismes – ministère, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, qui rassemble les industries hôtelières, représentants des auberges de jeunesse, etc. Là encore, les hébergements labellisés (des hôtels aux campings en passant par les villages vacances) ne sont pas très nombreux, un peu plus de 600 en France. Enfin, « Green Globe », label international certifié par des consultants indépendants.

Pour aller plus loin, l’une des pistes consiste à développer « l’affichage environnemental ». Autrement dit, à élargir au tourisme les étiquettes allant du rouge au vert, déjà utilisées dans plusieurs secteurs comme l’électroménager. Publiée au printemps par le gouvernement, la « Feuille de route de l’économie circulaire » entend ainsi « déployer l’affichage environnemental volontaire des produits et des services dans cinq services pilotes », dont les hôtels.

Exigence

« Il s’agit d’un vecteur intéressant car tout le monde ne peut pas prétendre à l’écolabel européen sur les hébergements touristiques, en tout cas pas tout de suite. Les critères sont exigeants, c’est un peu le Graal. En revanche, n’importe quel hôtel peut effectuer un diagnostic dans l’optique d’améliorer ses performances environnementales », fait-on observer au Commissariat général au développement durable, qui dépend du ministère de la transition écologique.

Avec un double intérêt, en termes d’image et de gains économiques. C’est, en tout cas, ce qu’assure la start-up nantaise Betterfly. Celle-ci a mis au point deux logiciels inédits, en partenariat avec l’Ademe et le ministère. « Nous recueillons, à la demande d’hôtels ou de campings, un grand nombre de données : configuration générale, taux d’occupation, type de services utilisés pour la blanchisserie, fournisseurs, etc. À partir de là, nous pouvons établir un état des lieux mais, surtout, simuler l’impact d’une gestion plus écologique », explique Carole Mathis, l’une de ses responsables. À l’en croire, « en entrant dans cette démarche, un établissement peut économiser de 50 centimes à 2 € par nuitée ».

« À nous de les convaincre, ajoute Nathalie Huck-Frelier, directrice adjointe à l’économie circulaire à l’Ademe, qui reconnaît que le dispositif n’en est qu’au démarrage. Mais elle en est persuadée : « Tout le monde a à y gagner, les acteurs du tourisme comme les consommateurs. »

Source : Tourisme, s’y retrouver dans la jungle des labels