La qualité des relations de travail et des relations humaines, la gestion du planning et l’empreinte sociétale de l’entreprise sont depuis la crise sanitaire des critères aussi importants que le salaire pour attirer des salariés « en quête de sens », dans l’hôtellerie-restauration, selon une étude.
En France, « première destination touristique mondiale en termes de visiteurs accueillis depuis plusieurs dizaines d’années -hors crise sanitaire-« , l’hôtellerie-restauration « génère tous les ans de nombreux besoins de recrutement, dont une part significative reste non pourvue », rappelle le cabinet de conseil KPMG dans la 45ème édition de son étude sur l’hôtellerie française, publiée mardi.
Or « depuis la crise sanitaire, les hôteliers font part d’une plus grande difficulté à recruter, notamment en restauration, en raison de « l’accélération des évolutions sociétales valorisant l’équilibre de vie ».
« Fortement médiatisée », cette pénurie de personnel touche toutefois bien moins les établissements bénéficiant d’une bonne renommée du fait d’un « climat social de qualité » et d’un management bienveillant « favorisant l’équité, la progression et l’équilibre de vie des collaborateurs », selon l’étude.
« Beaucoup d’hôteliers passent à quatre jours de travail par semaine, il y a moins de coupures: on observe une vraie révolution sociale sur le secteur », dit à l’AFP Stéphane Botz, associé au sein de KPMG.
Autre leviers d’attractivité: les perspectives de carrière et la « quête de sens dans le travail », une « attente de plus en plus prégnante chez les candidats » qui scrutent la sincérité de l’entreprise dans l’application de sa politique RSE (responsabilité sociétale et environnementale), dit l’étude.
Et la revalorisation salariale amorcée depuis la crise sanitaire s’accompagne d’initiatives d’hôteliers visant à créer des compléments de salaires sous la forme d’avantages en nature (abonnement à une salle de sport…) ou d’intéressement à la rentabilité.
« Les directeurs, les cadres dirigeants étaient souvent intéressés à la performance: cela a tendance à redescendre (vers des salariés en bas de l’échelle, ndlr) sous forme de bonus », note M. Botz.
Aujourd’hui « s’ils veulent recruter, hôteliers et restaurateurs n’ont plus le choix: le marché du travail est extrêmement tendu, beaucoup de personnes ont quitté la profession et se sont reconvertis… Cet été un hôtelier attribuait des +welcome bonus+ aux salariés qui restaient toute la saison », rapporte-t-il.
Car « avoir des salariés dans la durée, c’est ce qui fait la qualité de service, la réputation d’un établissement », conclut M. Botz.
L’étude analyse les ratios d’exploitation et de gestion 2021 de plus de 40% du parc hôtelier homologué français, soit quelque 2.900 hôtels et 230.000 chambres.
Le parc hôtelier tricolore compte 17.046 établissements, classés ou non et Outre-mer compris, selon l’Insee.