Madagascar, des choix face au changement climatique

  • Temps de lecture :5 min de lecture

o-CHANGEMENTS-CLIMATIQUES-facebook

Le changement climatique est un danger évident et inévitable pour la planète. Il attise le réchauffement de la température sur la planète, modifie le rythme des saisons, entraîne de grandes sècheresses, provoque des inondations et des tempêtes de plus en plus violentes, bouleverse nos écosystèmes, et par ricochet nos modes de vie. Les récentes inondations nous ont rappelé que face aux forces de la nature, les nôtres sont bien peu de choses. Mais maintenant que nous savons, nous pouvons anticiper et nous préparer. Dans notre nouveau Plan National de Développement, nous avons fait le choix – le bon – de préserver notre capital naturel et de renforcer notre résilience face aux changements climatiques.
Pour clore nos réflexions sur le changement climatique, jouons au jeu du « et si… » Et si le PND ne restait que lettre morte – comme beaucoup de documents qui lui ont précédé…
Madagascar continuerait à suivre une politique énergétique alimentée par les combustibles fossiles. Avec la croissance démographique, l’augmentation de nombre de véhicules sur route, l’air deviendrait de plus en plus pollué. Les maladies respiratoires seraient plus courantes, la santé publique en serait affectée.
Dans les zones rurales, les situations changeraient aussi. Certaines zones recevraient trop de pluie, d’autres pas assez. Les cultures traditionnelles péricliteraient. La sécurité alimentaire serait devenue un enjeu national, plus seulement dans le sud.
Le pays serait fréquemment frappé par des cyclones forts qui provoqueraient des dégâts considérables sur les infrastructures, les maisons et le quotidien des populations.
Nos forêts auraient continué de s’épuiser, ne pouvant plus nous abriter et nous fournir le bois, les plantes et autres produits dont beaucoup de nous ont besoin chaque jour. Nos zones côtières auraient été réduites par la montée du niveau de la mer, poussant les pêcheurs à migrer et engloutissant les infrastructures touristiques.
Mais heureusement, nous avons fait le bon choix.
Un Madagascar conscient et qui réagit à temps face aux dangers du changement climatique pourrait ressembler à ceci. Reconnaissant que les énergies renouvelables sont l’avenir du pays, Madagascar investit judicieusement dans le potentiel de l’énergie éolienne, solaire, hydroélectrique et des océans. Le pays s’appuiera sur les énergies renouvelables qui seront un pilier économique. Madagascar pourra s’imposer comme un leader régional dans ce domaine. Ces investissements seront économiquement rentables : ils créeront des emplois et alimenteront le marché des énergies renouvelables. Les entreprises malgaches seront productives et assureront au territoire ses besoins énergétiques. Leur succès et leur ingéniosité seront célébrés, et attireront la reconnaissance internationale.
Nous faisons face à la pollution de l’air dans nos villes en introduisant des normes d’émissions de gaz à effets de serre sur nos automobiles. En conséquence, nous bénéficions d’une meilleure qualité d’air et de vie.
Dans les zones rurales, les choses changeront aussi. Certaines zones recevront toujours trop de pluie, d’autres pas assez. Mais nous serons prêts : les agriculteurs et les villages auront appris les méthodes d’adaptation et sauront géré les bouleversements. En conséquence, lesmoissons resteront abondantes et nous seront en mesure de produire suffisamment de nourriture pour tout le pays.
Le pays sera fréquemment frappé par des cyclones forts, mais nous aurons été préparés et appliquerons les précautions nécessaires pour minimiser les dommages. Madagascar aura également rempli ses engagements sur la réduction des émissions de carbone. Le pays gagnera en prestige international, en contribuant à l’effort mondial de réduire les effets globaux du changement climatique. Nos forêts et nos écosystèmes seront mieux protégés car soutenus par des mesures de protection efficaces.
À l’échelle nationale, l’utilisation de plusieurs poêles de cuisson économes sera générale, nous aurons besoin de moins de bois pour cuire nos repas et notre bois de chauffe proviendra de forêts certifiées. Madagascar s’éloignera du charbon de bois et des combustibles, la pression sur les forêts et sur les écosystèmes sera sensiblement allégée.
La plupart des espèces de lémuriens pourront maintenir leur niveau de population, certains commenceront même à augmenter. Les touristes, attirés par les lémuriens et d’autres merveilles de notre nature, afflueront vers le pays. Une industrie forte et un tourisme stable seront établis.
Oui, dans le PND, nous avons fait le bon choix, mais reste à le traduire en actions.
Il en va de l’avenir de nos enfants.

Source : Madagascar, des choix face au changement climatique – Nanie Ratsifandrihamanana