Poids lourd du tourisme, Majorque s’est engagée dans un développement durable de ses pratiques touristiques. L’île a accueilli le sommet du tourisme durable « Conduire la transformation ».
Début avril, quelques 300 professionnels ont suivi le sommet du tourisme de Palma de Majorque. Le lieu ne doit rien au hasard puisque Majorque a rejoint l’an dernier le réseau des observatoires du tourisme durable de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Cette dernière surveille à ce titre l’impact environnemental, social et économique du secteur touristique. D’où ce sommet organisé par la Fondation du tourisme de Majorque (FTM) et l’OMT. « Majorque est une référence et se doit de l’être en durabilité car c’est la seule voie possible désormais », expose Jimmy Pons, l’un des porte-parole de la Fondation, qui a organisé les sessions de la rencontre.
La gestion de l’eau
« La gestion de l’eau est pour nous un challenge car nous sommes une île. Nous recyclons et apprenons à consommer moins et mieux », explique Monica Gonzales, également porte-parole de la FTM. Son collègue poursuit: « L’économie circulaire se bâtit pas à pas et surtout se réfléchit de bout en bout d’un projet. Par exemple quand vous créez un hôtel, il faut penser au système de doubles canalisations dès le début. Car quand l’hôtel est construit, c’est trop tard! »
Gestion des déchets
« Il y a 11 ans, quand le durable n’était pas encore à la mode, la chaîne Garden Hôtel a commencé à recycler ses déchets pour faire du compost qu’ils ont utilisé dans des potagers. Créant ainsi une économie circulaire locale », rappelle Jimmy Pons. « C’est loin d’être le seul exemple, mais cette petite compagnie a été la première à le faire et a été une inspiration pour d’autres », ajoute Monica Gonzales.
Support législatif
Le gouvernement régional des Baléares a adopté une loi limitant le nombre de chambres d’hôtels et de logements touristiques jusqu’en 2026. Et ce notamment pour diminuer l’effet du tourisme de masse sur la vie des résidents de l’île. Par ailleurs, « une nouvelle loi oblige les sociétés à implémenter cette économie circulaire de tourisme dans les Baléares. Pour pouvoir travailler dans le secteur il faut en respecter les règles », développe Monica Gonzales. « C’est dans la loi, il ne peut plus y avoir de green washing ! », se réjouit Jimmy Pons.
« Nous voulons aller encore plus loin et régénérer notre territoire, réduire l’impact du tourisme », ajoute Monica Gonzales. Le ministre de la transition, du tourisme et des sports, Andreu Serra, a ainsi présenté une conférence, intitulée “Majorque, leader de la transition vers un tourisme régénérateur”.
Après les tables rondes et les conférences, des visites ont été organisées, dont celle des caves d’Olivier Moragues qui cultive ses vignes en agriculture raisonnée. « On a la même chose avec l’huile d’olive », soulignent les porte-parole.
Clôturant la rencontre, la présidente des îles Baléares, Francina Armengol, a rappelé l’importance tant des investissements publics que du travail avec le privé pour moderniser ce secteur majeur en Espagne qu’est le tourisme. « Si toutes les destinations faisaient comme Majorque, nous pourrions accélérer ce changement », estime Jimmy Pons.