Tourisme : un bout de paradis à Madagascar

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Direction l’éco-lodge Antsanitia Resort, au Nord-Ouest de Madagascar et au bord de l’Océan Indien. Un éden préservé où l’on concilie plaisirs de la mer, dépaysement et rencontres. Récit.

Eco-lodge Antsanitia Resort à Madagascar : hôtel de charme et projet solidaire
De notre villa de l’éco-lodge Antsanitia à Madagascar, on a vue sur une longue plage de sable doré, à l’embouchure de la rivière Morira : une mer turquoise irisée. Cet éco-lodge semble surgir de la forêt malgache, niché dans un parc luxuriant de bougainvillées, orchidées, flamboyants. Ses bungalows aux toits pointus en feuilles de palmier, comme les cases du pays sont aménagés avec du mobilier en palissandre issu de l’artisanat local.
Ici on goûte le « mora mora » (qui signifie « doucement »), la devise de sagesse populaire. Mais Antsanitia Resort est bien plus qu’un hôtel raffiné et chaleureux, c’est aussi un projet de développement solidaire avec la population locale, celle de 3 villages blottis autour du Resort, à l’ombre des manguiers.
Eric Gâteau, le directeur et responsable du projet est soutenu par l’Association de solidarité internationale Amada, qui l’aide à financer des actions sur place. Son but : lutter contre la fatalité de la pauvreté (Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde) en impliquant la population. Ainsi, depuis 5 ans, Antsanitia Resort recrute et forme ses employés parmi les familles de pêcheurs de l’ethnie Salakava. L’hôtel a aussi créé pour les villageois une école, un dispensaire, une pépinière d’arbres pour résister à la tentation de la déforestation. En fait, une utopie devenue ici réalité, dans le respect de l’environnement, des habitants et des traditions.
En passant des vacances dans ce cadre idyllique on aide le pays à vivre et on se fond dans la vie quotidienne locale en interaction avec les habitants.

Madagascar : la nature au cœur de ce grand jardin tropical
En se promenant sur les chemins de Madagascar avec notre guide villageois, Frédéric, on découvre la gentillesse et l’hospitalité des habitants, et combien ce modèle de développement fonctionne. Il nous montre les arbres et plantes endémiques qui font la richesse de son île : l’arbre du voyageur, dont les branches recèlent une réserve d’eau potable, l’arbre à rafia qui donne la fibre dont on fait les paniers colorés.
Grâce aux actions de l’éco-lodge Antsanitia à Madagascar, les habitants ont pris conscience que leur forêt est une bénédiction et qu’il faut la garder. Voici la pépinière du programme de reforestation. Frédéric , qui en est responsable nous désigne fièrement les petits anacardiers, arbres à noix de cajou, les bébés eucalyptus, les timides kapokiers…150 000 arbres déjà replantés cette année par l’hôtel !
Ces pêcheurs se mettent donc maintenant à cultiver la terre. Une façon de mieux se prendre en charge en produisant poisson et végétaux sans avoir à acheter. On contemple leurs potagers où l’hôtel achète les légumes et fruits qui nous sont servis à table: tomates, ananas, papayes, fruits de la passion…Un tout petit lémurien là haut dans un arbre et un caméléon. Deux zébus tirent une charrette. Si on rentrait en charrette à zébus ?

Madagascar : la pêche, berceau de vie des Salakavas
Les Salakavas restent avant tout des pêcheurs. On rentre à temps pour assister à leur retour de pêche, sur la plage, près d’Antsanitia : dans les pirogues, des crevettes, gambas, mérous, bars qu’ils vendent à l’hôtel. Mais ils ont du mal à remplir leurs filets car les fonds marins sont de plus en plus raclés par les chalutiers-usines étrangers. D’où l’idée proposée par l’éco-lodge Antsanitia Resort de Madagascar à ses clients pour préserver le domaine maritime : la pêche no kill.
On embarque au large pour une partie de pêche sportive mais sans prendre le travail ni le poisson des pêcheurs. On le rejettera à la mer. L’océan bouge juste assez pour qu’on se sente en pleine aventure. Des dauphins suivent le bateau. D’août à fin octobre, les baleines viennent se réfugier ici dans les eaux calmes afin de mettre bas.
On s’équipe d’une canne à pêche à moulinet et on attrape le coup de main : mouliner puis tirer. C’est parti pour la pêche au gros. Ca mord. On ferre un requin d’une vingtaine de kilos et 1m20 que l’on ramène au bord du bateau à la surface de la mer.
Le matelot enlève l’hameçon sans le blesser et le laisse filer. Même sort pour une bonite et un barracuda. Ca n’a rien enlevé à notre plaisir. La matinée se termine par un savoureux pique-nique sur la plage organisé par l’équipe de l’hôtel, à l’ombre d’auvents. Des rougets grillent sur un brasero.

Madagascar : à la rencontre des habitants
Le lendemain, c’est sur un boutre (bateau à voile traditionnel) que l’on embarque pour une promenade sur la rivière Morira. Des hérons, des aigrettes nous survolent. On longe les palétuviers. Des petits crabes violonistes détalent sur le bord sableux. La protection de la mangrove (réserve de coquillages et petits poissons) fait partie du projet des villageois.
On débarque dans un hameau. Les Malgaches, même pauvres, ont le sourire et la joie au coeur. Des femmes au visage recouvert d’un onguent blanc « belle peau » tamisent le riz récolté dans les rizières proches pour en enlever la paille. Le travail fini, elles s’assoient en cercle par terre et commencent à chanter et jouer des percussions sur des tam-tams de fortune (jerrican en plastique, fond de casserole..) et un jeune homme tire de jolis sons de sa guitare fabriquée maison.

Eco-lodge Antsanitia Resort à Madagascar : luxe, détente et volupté
Le soir, retour à l’éco-lodge Antsanitia de Madagascar pour une pause détente au Spa. Dans des cabines avec vue sur l’océan, rien de mieux que de se laisser aller à un massage à l’huile essentielle de mandravasarotra, une plante qui soigne une trentaine de maladies et distillée à l’hôtel.
A table, on déguste les plats créatifs et raffinés aux épices et noix de coco du chef malgache Franklin, des associations de saveurs exotiques à base de toutes sortes de légumes et de crustacés pêchés du matin: énormes gambas, calamars, thon grillé. Mais aussi des brochettes de zébu aux croquettes de manioc. Il y a le souffle des alizés. Un peu plus tard, sous la moustiquaire, on se laisse bercer par le bruit du ressac, avec juste les petits cris des lémuriens qui percent le silence.
Le lendemain, justement, expédition vers la forêt des lémuriens, au Lac Sacré, à 30 minutes de piste cahotante en latérite rouge. C’est le domaine des rois de Madagascar (28 espèces différentes dont le microcèbe, le plus petit primate du monde). Cette adorable peluche bondissante tient à la fois du singe, du panda et de l’écureuil : yeux globuleux, pelage touffu, longue queue blanche ou cannelée de noir. Les voilà qui descendent de l’arbre, nous tendent les bras, nous observent, attrapent nos croûtes de pain, très câlins.

Shopping à Madagascar : direction Mahajanga
Il reste à voir Mahajanga, la ville de la région, à une heure de piste de l’hôtel. On parcourt en pousse-pousse cette ancienne ville coloniale à la beauté fanée (l’indépendance du pays date de 1960). Marchés bigarrés, fagots de gousses de vanille incroyablement charnues et odorantes, essence capiteuse d’ylang ylang, fameuses nappes brodées de scènes villageoises…
Pour finir, on fait halte à « La Soucoupe », une formidable coopérative d’artisanat d’art haut de gamme. Les créations font travailler les femmes malgaches en les rémunérant justement, met en valeur leurs talents et la beauté des matières premières. Sous nos yeux, les artisans tissent les brins de rafia au métier à tisser ou brassent à la main la plante indigo qui macère dans les cuves et donne ce beau bleu. On craque pour un panier en sisal, un chapeau en rafia vert d’eau et une écharpe en soie sauvage teinte à la main à l’indigo.

Source : Tourisme : un bout de paradis à Madagascar – Françoise Devillers