Le Parlement du Groenland a adopté le projet de construction d’aéroports internationaux espérant désenclaver cette île immense, territoire autonome danois aux confins de l’Atlantique nord.
Ce projet d’aéroports controversé, le plus grand concernant les infrastructures au Groenland, entérine la participation directe du Danemark au financement d’aéroports dans la capitale, Nuuk, mais aussi à Ilulissat, le coeur touristique, et Qaqortoq dans le sud du pays. La construction de ces aéroports, qui n’a pas commencé, doit être terminée pour 2023.
Avec ces nouveaux aéroports, dont le coût de construction va s’élever au moins à 3,6 milliards de couronnes (482 millions d’euros), il sera possible de voyager directement vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Près de 20% du financement vient du Danemark, qui participe déjà très largement au budget du territoire en lui versant 3,6 milliards de couronnes chaque année.
Un projet qui crée la polémique
En septembre, ce « plan aéroport » avait plongé le Groenland dans une crise politique de trois semaines avec le départ d’un parti indépendantiste opposé à la participation danoise. « Nous ouvrons plein de possibilités pour l’avenir du Groenland. Nous ne vendons pas », a assuré le Premier ministre Kim Kielsen à la chaîne de télévision locale KNR. Ce projet favorise les principaux centres de ce pays de 55.000 habitants pour une superficie quatre fois supérieure à la France, aux dépens des communautés plus petites.
La Chine grande perdante
Depuis 2009, le Groenland est très largement indépendant dans sa politique économique tandis que les fonctions régaliennes, comme la politique étrangère et de défense, restent du ressort de Copenhague, le Danemark étant membre de l’Union européenne et de l’OTAN.
« Le grand gagnant dans cette affaire c’est Copenhague. Tant sur le plan politique que sur les plans économique et géopolitiques Copenhague renforce ses positions à tous points de vue, face à la Chine d’abord, mais aussi dans (l’alliance) triangulaire avec Washington », a souligné Mikaa Mered. En 2016, le Danemark, qui conserve un droit de véto sur les questions relatives à la défense et à la sécurité du Groenland, avait bloqué le rachat par des Chinois d’une ancienne base navale dans le sud.