Covid-19 à Madagascar: le cri d’alarme du secteur du tourisme

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À Madagascar, après quatre mois sans activité dus à la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, le confinement et la fermeture des frontières, la filière tourisme ne parvient plus à garder la tête hors de l’eau. Si une réunion entre les autorités et le secteur privé à eu lieu mi-juin pour élaborer un plan multisectoriel d’urgence, « le secteur tourisme reste totalement sinistré », plusieurs établissements ont fermé et 40 000 emplois directs sont menacés, s’alarme la Confédération du tourisme dans une lettre adressée à la présidence et au ministre de tutelle.

Pour pouvoir survivre jusqu’à la reprise de leurs activités, les opérateurs touristiques demandent à l’État malgache, entre autres, la prise en charge du chômage technique des salariés pendant trois mois, l’annulation de la collecte de toutes les obligations fiscales et la suspension de la perception des charges sociales et patronales, des mesures adaptées à l’urgence dans laquelle se trouve la filière.

« Une situation aussi exceptionnelle demande des mesures exceptionnelles, explique Lytah Razafimahefa, le vice-président de la Confédération du tourisme de Madagascar. Depuis la réunion que nous avons eue avec le président de la République et jusqu’à aujourd’hui, malheureusement, il y a cette distance entre les décisions prises et les actions concrètes que nous aimerions voir sur le terrain. Il y a lieu de revoir les positions de chacun parce que la situation devient de plus en plus critique, pour ne pas dire catastrophique ».

« Quatre mois après le début du confinement et la fermeture des frontières et sans aide financière vraiment concrète, les entreprises se retrouvent dans une grande difficulté financière et se retrouvent à devoir envoyer à contre-cœur leurs collaborateurs en chômage technique et, si cela va continuer, en licenciement économique, et personne ne souhaiterait en arriver là, poursuit Lytah Razafimahefa. C’est dans ce sens-là que nous souhaiterions que des mesures spécifiques soient envisagées en cas de force majeure pour le secteur du tourisme ».

Le tourisme, un secteur primordial

Le tourisme constitue un secteur primordial pour Madagascar puisqu’il représente 7% du PIB. Il est aussi l’un des plus gros pourvoyeurs de devises pour le pays et emploie des dizaines de milliers de personnes

« Nous parlons là de 300 000 emplois directs et indirects et de 1,5 million d’âmes qui dépendent de ce tourisme, poursuit le vice-président de la Confédération du tourisme. Les guides touristiques, les hôteliers, les porteurs, les piroguiers, les tours opérateurs, les agences de voyage, les loueurs de voiture, pour ne citer que ceux-là, que font-ils en ce moment ? Les neuf dixièmes, pour ne pas dire 100% des employés du tourisme aujourd’hui, ne travaillent pas ».

La filière a multiplié les actions pour se relever et attirer de plus en plus de touristes après des années d’instabilité politique. Ces années d’efforts risquent d’être anéanties sans soutien, s’inquiètent aussi les opérateurs. Contactée, la directrice de cabinet de la présidence indique que la lettre de la Confédération du tourisme a bien été reçue et que les réunions vont se poursuivre avec le secteur privé.

Source : Covid-19 à Madagascar: le cri d’alarme du secteur du tourisme