La croissance du marché des campings, accélérée pendant la crise sanitaire, aiguise l’appétit des investisseurs et des grands acteurs de l‘industrie… Au détriment des petits.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par Xerfi*, axée sur les dynamiques concurrentielles de l’hôtellerie de plein air en France. L’institut constate que le « paysage concurrentiel » est en pleine recomposition, « sous l’effet d’une financiarisation accrue du secteur ». En effet, et jusqu’aux années 2010, les campings, largement implantés en France avec plus de 8 230 sites (soit environ 900 000 emplacements), étaient principalement exploités par des propriétaires familiaux.
Mais la montée en gamme progressive des infrastructures, nécessitant de lourds investissements, et le cataclysme provoqué par la crise sanitaire ont affaibli les petits exploitants de moins de 65 places ainsi que les campings municipaux. Face à eux, « les chaînes et groupes intégrés pèsent ainsi de plus en plus lourd, leur parc d’emplacements étant passé de 17% à 33% entre 2011 et 2021 », note Xerfi. Pour Xerfi, « le mouvement de consolidation observé va monter d’un cran ».
Un secteur rentable
Les grandes chaînes devraient donc continuer à « racheter des campings de petite taille » dans les années à venir. Notamment parce que les grands campings en vente se font rare, et parce que le marché semble se diriger vers des établissements à taille humaine et au positionnement nature. C’est déjà la voie empruntée par Huttopia, Capfun, Siblu et European Camping Group, par exemple. L’absorption de petits groupes de campings est également un levier activé pour s’étendre plus rapidement. Aujourd’hui, les réseaux trustent 61% du marché de l’hôtellerie de plein air, contre 35% en 2011.
La course aux parts de marché est favorisée par la présence d’investisseurs au capital de la plupart de ces groupes. Désormais, quatre des huit principaux groupes intégrés sont entre les mains de fonds d’investissement, les autres conservant un actionnariat familial. Et le secteur intéresse également en dehors des opérateurs spécialistes. Ainsi, comme Pierre & Vacances/Center Parcs (via la marque Maeva) ou VVF, d’autres « géants du tourisme en quête de relais de croissance » pourraient s’intéresser à l’hôtellerie de plein air. Un secteur rentable et aux perspectives alléchantes, selon Xerfi.
Car les campings continueront d’avoir le vent en poupe, selon l’institut. En 2022, « le chiffre d’affaires de l’hôtellerie de plein air progressera de 4% ». Mais, surtout, le retour à une fréquentation normale, et peut-être même de la clientèle étrangère, permettront de « retrouver en 2022 un niveau de marges (23,5% de taux d’excédent brut d’exploitation) proche de celui d’avant crise ».
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