France : professionnels et tourisme durable, quelle attitude ?

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ans une étude qui a été réalisée récemment par le cabinet « François Tourisme Consultants » sur la prise en compte du Développement Durable dans les activités touristiques, plusieurs résultats ont dévoilé l’attitude des opérateurs touristiques dans une démarche de tourisme durable. L’objectif étant de mesurer le niveau (déclaré) de préoccupation des dirigeants du tourisme pour le développement durable en général et pour toutes les différentes thématiques qui le composent. Cette étudea concerné 125 responsables issus de 4 marchés : la restauration touristique, les loisirs et événementiel, les hébergements touristiques, et les territoires & destinations.

78% des responsables enquêtés déclarent bien connaître les principes du développement durable (piliers, méthode d’amélioration continue …), cependant, le cabinet conseil considère que la prise de conscience sur ces thématiques responsables évolue plus vite que le nombre d’établissements ayant reçu un label ou une certification.

« Leurs cahiers des charges nous donnent des repères et nous aident à nous améliorer sur certains points ». Annoncent certains professionnels. Alors que d’autres émettent des réserves quant aux exigences techniques (27%) et administratives (9%). Pour d’autres, les coûts (9%) les découragent : « On peut faire du développement durable sans label. C’est moins coûteux et tout aussi efficace. »

En effet, 56% des établissements qui avaient participé à cette enquête n’ont pas de label alors que 44% ont fait confiance à un référentiel qui les guide. Une majorité s’accorde pour dire qu’ils sont trop nombreux et manquent de visibilité. Les experts recensent au moins 250 démarches existantes au monde et une centaine en Europe sur la seule thématique « Tourisme & Développement Durable ». Et sans prendre en compte les marques et labels qualité qui ont intégré des critères environnementaux.

Les retombées escomptées d’une démarche de tourisme durable

 On ne gère bien que ce que l’on mesure

Les dirigeants interrogés ont l’air de bien connaitre les retombées générées par la mise en place d’une démarche de progrès dans leur structure. Telles retombées sont d’abord économiques puis sociales : Le développement durable est un outil pour pérenniser sur le long terme la relation avec les clients, collaborateurs, actionnaires, fournisseurs etc. 

Les résultats se situent à trois niveaux :

  1. Economiques : Le développement durable permet de pérenniser la rentabilité des centres de profit en diminuant les charges d’exploitation (18,5%). Cela sert également à se différencier de la concurrence et à accroître la visibilité (13%) et la réputation de son établissement.
  2. Sociaux : Le développement durable fédère le personnel (11%) et améliore l’esprit d’équipe. Dans la RSE, la formation est importante (8%) et permet parfois de conserver ou de capter certains talents. On constate rarement une diminution du turn-over ou des accidents de travail.
  3. Environnementaux : Plus de responsabilité signifie moins d’impact sur l’environnement. A la fois sur les produits utilisés (entretien, espaces verts …) que sur les consommations (énergies renouvelables). La biodiversité est de plus en plus prise en compte.

Le passage en action

Malgré la forte conscience à l’utilité de la démarche, à ce jour seulement 18% des responsables interrogés ont mis en place une équipe dédiée au développement durable et la RSE. Ce faible pourcentage d’implication reflète la persistance de plusieurs difficultés que le cabinet les a classé en 3 catégories : temporelles, financières et techniques.

Selon Philippe François, PDG du cabinet François Tourisme consultants « La difficulté de certains critères difficilement adaptables et l’évolution perpétuelle des textes,  conjugués avec les charges externes qui ne diminuent pas forcément avec l’application de préceptes vertueux constituent des contraintes au passage à l’action ».

En effet, Pour 43% des dirigeants interrogés, la contrainte temporelle est celle qui est la plus importante car il est souvent difficile de se dégager du temps de l’exploitation quotidienne. Près d’un tiers déclare manquer de personnel.

Les contraintes financières (29%) sont également importantes car la moitié des personnes interrogées n’ont pas suffisamment de ressources propres et/ou n’ont pas connaissance des dispositifs de subventions.

Les contraintes techniques (13%) sont les moins perceptibles et peuvent se résoudre en faisant appel à des experts. Il peut s’agir soit d’une rénovation pour être en conformité avec des critères, soit des problèmes d’approvisionnement en fournitures responsables ou simplement le fait de pouvoir disposer de poubelles de tri.

En récapitulatif, ce baromètre démontre que l’implication réelle des opérateurs de tourisme en France dans une démarche de développement durable est relativement faible malgré la forte conviction des dirigeants de l’utilité de telle démarche et son importance quant à la pérennité de l’activité.

Source : France : professionnels et tourisme durable, quelle attitude ?

Pour rappel, Madagascar Hôtel Consultant représente le cabinet FTC à Madagascar.