La haute saison semble ruinée pour le tourisme. Les opérateurs touristiques affirment leur désarroi.
Les agents opérant directement ou indirectement dans le tourisme, demeurent en difficulté à cause des perturbations qui ont affecté la haute saison. La grève de la compagnie Air Madagascar depuis juin qui a duré quarante jours, a engendré des conséquences majeures pour le tourisme, à cause de l’annulation des vols. De plus, la situation actuelle marquée par des pannes techniques et des annulations de vols, accentue les problèmes. Les agences de voyages, les artisans, les transporteurs, sont tous victimes. Noro Harivony, un opérateur depuis dix ans dans l’artisanat, affirme la détresse des artisans au pavillon art malagasy, route digue, samedi. Elle vend des articles en cuir, « ce mois, cinq clients m’ont déjà fait des commandes de portefeuilles et de ceintures en cuir, pour mercredi. Faute d’avion, les clients n’ont pas pu venir. Trois de nos clients nous ont assurés qu’ils viendraient s’il y a un vol. Les deux des cinq clients ont déjà annulé leurs commandes. Le problème, c’est que, durant les mois de juillet et août, nous nous engageons dans des prêts bancaires, pour satisfaire la demande et les nombres de commandes de nos clients. Or, si nous sommes en perte, nous ne pouvons pas rembourser les prêts », ajoute-t-elle.
Le nouveau souffle
Les agences de voyages ont aussi relevé une baisse des arrivées touristiques. Selon Mamy Andritiana, un responsable commercial d’une agence de voyages de la capitale a souligné que, « cette semaine, nous avons enregistré une annulation de 20% de réservation. La plupart d’entre elles sont celles de la Réunion, alors qu’après la grève d’Air Madagascar en juillet, le taux d’annulation de réservation était déjà de 60%. On essaie de se rattraper, pour sauver la moitié de la saison, mais, le problème au sein du transport aérien menace le secteur du tourisme ». La location de véhicules semble aussi en crise. Roland, un opérateur à Analakely annonce son inquiétude, « Les locateurs de voitures ont diminué. Nous n’avons plus que deux à trois clients par semaine. Nous avons constaté que le nombre de touristes a diminué. » De même les autres transporteurs comme les chauffeurs de taxi soulignent cette diminution de touristes. Simon, un chauffeur de taxi à Antaninarenina s’inquiète en disant, « Avant, nous avons des passagers pour Ambohimanga et Croc Farm à Ivato chaque semaine, actuellement, c’est rare d’en trouver en un mois. »
Les opérateurs touristiques attendent l’évolution de la situation au sein d’Air Madagascar, car leur sort dépend du transport aérien, surtout pour les opérateurs touristiques de la capitale. La semaine dernière a été marquée par l’arrivée du nouveau Boeing 737-800. Un avion qui va donner un nouveau souffle aux agents touristiques, grâce au vol destiné aux lignes intérieures et régionales. Léon Maxime Rajaobelina, le président du conseil d’administration d’Air Madagascar a précisé, jeudi qu’« à partir d’aujourd’hui, le programme de vol va reprendre son cours régulier. » Mamy Andriatiana a donné son point de vue concernant ce nouvel avion, « nous espérons que ce nouvel avion va régler la situation auprès de la compagnie qui affecte l’économie touristique, car, beaucoup d’emplois sont aussi menacés. Mais, je trouve que c’est plus rassurant si la compagnie Air Madagascar libéralise le vol interieur. »
