Les tests rapides sont essentiels à la reprise du secteur du voyage pour Gloria Guevara, PDG du World Travel & Tourism Council (WTTC).
« Nous ne pouvons pas attendre un vaccin », a déclaré Gloria Guevara, lors de l’avant-première du Forum A World For Travel le jeudi 5 novembre. « Nous avons besoin de vivre avec le virus. »
Le World Travel & Tourism Council (WTTC) qu’elle dirige milite pour la réouverture des frontières, quitte à mettre en place des couloirs de voyageurs entre des pays aux situations sanitaires comparables. Surtout, selon l’organisme, les mesures de quarantaine de 14 jours devaient être limitées aux seuls cas Covid-19 positifs. « Nous devons supprimer les quarantaines (systématiques), et les remplacer par des tests », a-t-elle déclaré.
En attendant le vaccin et un passeport sanitaire, le WTTC est ainsi favorable aux tests rapides dans les aéroports, afin de relancer le transport aérien. Ces fameux tests antigéniques qui sont expérimentés notamment à Charles de Gaulle, Orly ou Marseille.
Plus de 140 millions d’emplois impactés
Avec 330 millions d’emplois, le secteur du voyage représente un job sur 10 dans le monde. Cette industrie qui génère 10% du PIB mondial était en croissance de 2,5% en 2019, rappelle Gloria Guevara. Mais depuis le printemps, les arrivées et les recettes s’effondrent. Les flux internationaux plongent (-65%) à cause des fermetures de frontières et des restrictions de déplacement. Même s’ils ont mieux résisté, les flux intérieurs aux pays reculent aussi (-33%). Résultat : les conséquences de la pandémie impactent plus de 140 millions d’emplois, selon Gloria Guevara. Les pertes dépassent 3000 milliards de dollars. « Si nous continuons ainsi, ce chiffre pourrait grimper à 4711 milliards », estime le WTTC.
« Nous avons besoin de travailler ensemble en vue de la reprise », ajoute la PDG du WTTC. Les acteurs du voyage ont coopéré pendant la crise financière de 2009, assure-t-elle. « Le secteur a alors récupéré en 18 mois, ce qui est formidable ».
Harmoniser les protocoles sanitaires
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, ce fut nettement plus long, à cause surtout du manque de coopération. « Nous n’avions pas travaillé ensemble. »
Aujourd’hui, « plus que jamais », les pays et les acteurs du voyage doivent coordonner leurs efforts. Et ce, au niveau de la réouverture des frontières comme des protocoles sanitaires. « Il faudrait offrir une même expérience aux voyageurs du monde entier, pour restaurer la confiance », a relevé la dirigeante. Le Portugal qui accueille le Forum A World For Travel les 10 et 11 mai 2021 a été pionnier en la matière, a-t-elle ajouté, avec le label Clean & Safe.