Paradis en danger, les îles Cook se dotent d’un chargé du tourisme durable

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TROIS QUESTIONS À – Le tourisme est la première source de revenus de l’archipel de Polynésie occidentale. Mais il est aussi une menace. Sieni Tiraa, nouvelle responsable du tourisme durable, a pour mission de résoudre ce dilemme.

C’est un petit paradis du bout du monde, à 16.000 km de la France. Un archipel de quinze îles dans le Pacifique Sud aux fonds marins prisés des plongeurs. Les îles Cook sont de longue date attachées à la préservation de cette nature exceptionnelle. En 2017, elles ont même fait l’actualité en créant la plus grande réserve maritime au monde : Marae Moana. Vaste de près de 2 millions de kilomètres carrés, cet espace protégé couvre l’intégralité de la zone économique exclusive du pays.

Mais pour être efficace, une politique de protection environnementale ne peut s’affranchir de repenser le tourisme, a fortiori dans un archipel où c’est l’industrie la plus importante. Pour ce faire, les îles Cook viennent de nommer une directrice du tourisme durable. Comment rendre le secteur plus vert, responsabiliser les centaines de milliers de visiteurs annuels ou encore mieux répartir les flux : tels sont les chantiers qui attendent la Cookienne Sieni Tiraa.

LE FIGARO. – Quel constat a poussé le pays à se doter d’une responsable du tourisme durable ?

Évidemment, nous ne sommes pas les Canaries ou les Baléares, mais à la haute saison, les îles Cook sont touchées par le surtourisme. En 2019, par exemple, nous avons reçu 170.000 visiteurs. Sur de petites îles comme les nôtres, 7000 visiteurs par jour, cela a un impact. Les infrastructures, les populations locales ne peuvent pas suivre. Les Airbnb prennent la place d’habitations à l’année. Les habitants ne peuvent plus se rendre au marché parce qu’il est bondé. D’autant plus que ces flux sont mal répartis, la plupart des visiteurs jetant leur dévolu sur Rarotonga, où se trouve la capitale Avarua, et Aitutaki. Dans les autres îles, comme celles du Nord, c’est le contraire, les touristes manquent ! Par ailleurs, notre pays est vulnérable et le changement climatique a des conséquences très concrètes. Dans le Nord, la mer a grignoté une partie des terres. Nous subissons des cyclones, des éruptions volcaniques. Cas très emblématique, le sublime lagon de Muri, prisé des touristes, est désormais pollué et infesté d’algues. Nous cherchons une solution à long terme pour rendre leur clarté à ces eaux.

Sur quel type de missions travaillez-vous actuellement pour rendre le tourisme aux Îles Cook plus durable ?

Est-ce que tourisme et protection de l’environnement sont compatibles ?

Le tourisme doit contribuer à la protection de l’environnement, pas l’inverse. Raison pour laquelle nous avons lancé le programme «Protégeons un petit paradis», qui permet aux voyageurs de contribuer au développement du pays via un don à divers secteurs (la jeunesse, le développement d’initiatives écoresponsables, la gestion des déchets, la biodiversité et le changement climatique, NDLR). Encore faut-il que ces dons soient bien utilisés à cette fin, la logique économique, en temps de crise, prenant parfois le pas sur le reste.

ALLER AUX ÎLES COOK

Depuis le 13 janvier, une bulle sanitaire permet de se rendre sans quarantaine aux Îles Cook depuis la Nouvelle-Zélande, située à quatre heures de vol. Seuls les visiteurs doublement vaccinés et ayant séjourné a minima 10 jours en Nouvelle-Zélande sont autorisés à entrer sur le territoire. Le pays reste pour l’heure fermé au reste du monde.

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