Populations locales et Madagascar national parks, un duo qui marche pour la conservation

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Dans le cadre de sa mission de conservation et de gestion durable des aires protégées dont elle a la charge, Madagascar National Parks considère la cogestion comme un de ses axes stratégiques. Ainsi, les populations locales possèdent non seulement le droit de regard sur les activités qui sont mises en œuvre par le gestionnaire du Parc mais elles sont également actrices et bénéficiaires d’actions de développement, présentées comme des retombées du programme de conservation.

À l’heure où les principes de bonne gouvernance et de durabilité sont des maître-mots, Madagascar National Parks a mis sur pied des structures fonctionnelles, jouant un rôle non négligeable tant pour la conservation et l’écotourisme que le développement.

LA COGESTION AU SERVICE DE L’ÉCOTOURISME

Ayant choisi de positionner les communautés locales en tant qu’alliées et bénéficiaires de la conservation, Madagascar National Parks a mis sur pied des structures locales telles les CLP (Comité Local du Parc). Chaque groupe de CLP est composé de plus ou moins 16 membres, élus par leur communauté. Les seuls prérequis sont d’être majeur et de savoir lire et écrire. 815 groupes de CLP travaillent actuellement avec Madagascar National Parks sur tout le territoire malgache, totalisant 8.285 membres.

Outre les activités relatives au volet conservation, ces CLP, préalablement formés, ont été mis à contribution pour la sécurisation du Parc. Pour ne prendre que deux exemples, les membres des CLP du Parc National d’Andringitra, patrouillent trente jours sur trente au niveau des circuits touristiques. Il en est de même pour les CLP du Parc National d’Ankarafantsika. Cela a d’ailleurs permis de mettre en place les dispositifs suffisants, pour la réouverture du Parc National d’Andringitra le 18 septembre 2017, ou encore la non fermeture du Parc National d’Ankarafantsika, avec le concours des autorités et des populations locales.

Cette implication est louable et très appréciée dans la mesure où ces CLP, comme les agents et personnel du parc, fort de leur engagement, œuvrent du mieux possible pour offrir, à tout un chacun, un séjour mémorable. La beauté des paysages, la richesse faunistique et floristique sont maintes fois mises en avant, mais les efforts exceptionnels de ceux qui travaillent afin que ces joyaux perdurent et que nous puissions tous en profiter, méritent également d’être grandement salués.

LES CLP À L’HONNEUR À TRAVERS LE PROJET PEER

En partenariat avec l’Université de Floride, Madagascar National Parks, sous l’égide de la Chargée de Suivi des Activités Techniques, Madame Lalatiana Odile Randriamindrisoa, met encore une fois en avant, les Comités Locaux du Parc (CLP), alliés et bénéficiaires de la conservation.

En effet, le projet PEER (Partnerships for Enhanced Engagement in Research), à terme, vise à transformer
les membres de ces CLP en de véritables assistants de recherche. Il va de soi que cela servira les intérêts
de la conservation notamment dans la collecte de données utilisables et fiables et dans la production
d’indicateurs d’impacts pour la gestion des aires protégées. En outre, pour les CLP, cela constituera une
source de revenus supplémentaires et pérennes.

Un montant de 230.000,00 USD pour une période de trois années sera consacré à ce projet qui concernera
les aires protégées de Ranomafana, Andringitra,Bezà Mahafaly, Isalo, Tsimanampesotsa et Andohahela.

L’APPROCHE GENRE, POUR LE DÉVELOPPEMENT DES ZONES PÉRIPHÉRIQUES DES PARCS NATIONAUX DE MADAGASCAR NATIONAL PARKS

Initié en 1990 en Inde, l’approche « Barefoot college » permet aux femmes issues du milieu rural, même étant pratiquement illettrées, d’acquérir au cours d’une formation de six mois en Inde à Tilonia, les compétences nécessaires pour le montage et l’entretien d’équipements solaires.

Madagascar a adhéré à cette approche vers les années 2013. Les 7 premières femmes qui ont suivi la formation ont par la suite réussi à électrifier 400 ménages au sein de leur village.

Convaincu de la portée de cette approche, Madagascar National Parks, qui se veut être un contributeur au développement de la population dans la zone périphérique de ses aires protégées, a adopté l’approche « Barefoot college ».

Ainsi, en 2017, quatre femmes du village de Belo-sur-Mer, en périphérie du Parc National Kirindy Mitea, ont bénéficié de cette formation, pour en revenir avec des compétences de « technicienne en solaire ».

À leur retour, après l’acquisition des composants et autres pièces détachées ainsi que d’un stock de pièces détachées pour deux ans, elles s’attèleront à l’électrification de 200 ménages et d’une maison communautaire en système solaire photovoltaïque.

Madagascar National Parks tient à leur souhaiter un bon retour en leur terre natale (dans le courant du mois de mars 2018) ainsi qu’un plein succès dans la réalisation de ces projets.

NOSY HARA ! UNE FILIÈRE EST NÉE

La mise en place d’une aire protégée, implique parfois, le déplacement d’une partie de la population, qualifiée de « Population Affectée par le Projet » (PAP). Les textes en vigueur à Madagascar admettent que ces PAP doivent être compensées dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde Social et Environnemental (PSSE). Autrement dit, un revenu satisfaisant doit être assuré pour les personnes qui ont été contraintes d’abandonner leurs activités dans l’aire protégée.

Ainsi dans le Parc National de Nosy Hara, toute une équipe s’est mobilisée pour mettre en œuvre le PSSE afin d’assurer la compensation des 230 ménages identifiés. Seul mot d’ordre : viser une très bonne production pour les spéculations initiées au niveau des PAP, en adoptant une approche d’implication effective des bénéficiaires dans le choix des matériels et intrants
mais aussi l’appui des Services Territoriaux Décentralisés qui ont bien tenu leur rôle dans l’appui
technique lors de la mise en œuvre.

En termes de réalisations, outre l’adoption de nouvelles techniques (à la fois respectueuses de l’environnement et permettant d’accroitre les rendements), la dotation en matériels et intrants pour la spéculation maïs a obtenu comme résultats une production évaluée entre 2 à 15 tonnes par ménage. Mieux, le projet a permis de mettre en contact les PAP avec la brasserie STAR.
Population compensée et naissance d’une spéculation ne peuvent que drainer de nouveaux alliés de la conservation.

Pour conclure, il faut souligner que soutenir les activités de Madagascar National Parks en visitant les Parcs Nationaux, contribuera non seulement à la conservation de cette biodiversité endémique et unique en proie à différentes pressions, le plus souvent d’origine anthropique, mais profitera également aux activités d’amélioration des moyens d’existence et de subsistance des populations locales.

www.parcs-madagascar.com

Source : Populations locales et Madagascar national parks, un duo qui marche pour la conservation