Fleurons des années 2000, les boutique-hôtels se distinguent par leur confidentialité, avec moins de 50 chambres, et une décoration entre design et architecture intérieure recherchée. Comment peuvent-ils évoluer ? Éléments de réponse avec le consultant Youri Sawerschel, fondateur de l’agence Creative Supply.
“L’interaction humaine améliorée.” C’est ainsi que Youri Sawerschel, fondateur de l’agence Creative Supply, appelle le supplément d’âme qui peut compenser l’aspect ‘tout technologie’ dès que l’on entre, aujourd’hui, dans un hôtel en général et un boutique-hôtel en particulier. Car ce dernier se veut, par essence, feutré, élégant, accueillant… et cela doit se ressentir dès la réservation jusqu’au room service, en passant par la réception.
“Or, constate le consultant, la technologie prend de plus en plus de place à ces postes. Même le room service est parfois remplacé par Deliveroo… Ce qui réduit le nombre de tâches au niveau du personnel, mais peut inciter à redoubler d’attentions et autres interactions humaines à forte valeur ajoutée.” Exemple : au lieu de donner une carte magnétique au check-in, “on va demander au client ce qu’il souhaite voir ou faire durant son séjour, quels sont aussi ses centres d’intérêt, afin de le conseiller, le guider”, poursuit Youri Sawerschel.
Un boutique-hôtel pourrait se faire aussi magasin
Par ailleurs, le consultant se dit convaincu par l’idée de positionner un boutique-hôtel en “shop-able hotel”. De quoi s’agit-il ? “D’un hôtel pensé et conçu comme un flagship de marque : à l’instar des enseignes Maisons du Monde, Vipp [cuisines] ou encore Shinola [montres], qui ont ouvert des hôtels pour mettre en avant les produits qu’ils vendent”, explique Youri Sawerschel. Selon lui, un boutique-hôtel pourrait se faire aussi magasin, “à la fois physique et sur internet”. Le consultant ajoute : “Il y aurait une certaine pertinence à ce que le e-commerce utilise des boutique-hôtels pour vendre des objets de décoration ou des pièces de mobilier.”
Enfin, dernier axe de positionnement fort pour un boutique-hôtel : le développement durable. Il ne s’agit pas juste de “ne pas changer les draps de bain tous les jours !”, souligne Youri Sawerschel, mais plutôt d’apprendre à “manger mieux, consommer moins, apprécier les moments humains…” Le consultant insiste : “Les hôteliers doivent être actifs sur ce point et créer une dynamique, une énergie dans leur établissement.” Et la taille d’un boutique-hôtel s’y prête parfaitement.