Réchauffement climatique : quelle influence sur les vins ?

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Nantes-France. Tout le monde parle du réchauffement climatique et de ses conséquences. En ce qui concerne le monde du vin, nos clients sont de plus en plus nombreux à nous poser des questions sur l’influence de ce réchauffement sur la qualité des vins.

Depuis plusieurs années, les vendanges sont de plus en plus précoces. Dans certaines régions, elles peuvent débuter quinze à vingt jours plus tôt qu’il y a quarante ans. La qualité des vins est très variable d’une année à l’autre, et leur teneur en alcool augmente sensiblement. À noter également, une perte de fraîcheur (diminution de l’acidité) et une influence sensible sur la palette aromatique.

Pour y remédier, il faut intervenir sur le cycle végétatif de la vigne. Comment ?

– Réduire la surface foliaire par effeuillage des jeunes vignes et un écimage sévère à mi-véraison : cette technique permet de diminuer le taux d’alcool de 0,6 à 0,7 degrés.  Des essais sont actuellement menés dans le Sud-Ouest ;

– limiter le ruissellement et l’évaporation, et favoriser un enracinement profond ;

– augmenter la capacité de rétention en eau du sol par l’apport d’éléments organiques ;

– irriguer de façon raisonnée pour préserver les ressources ;

– choisir des porte-greffes adaptés à la sécheresse ;

– introduire de nouvelles variétés, voire de nouveaux cépages. Sur plus de 1 000 cépages cultivés, 12 d’entre eux occupent jusqu’à 80 % des vignobles de certains pays. Le réchauffement implique un encépagement plus diversifié. On constate également le retour d’anciens cépages généralement plus résistants, mais moins productifs.

  

Où en est-on ?

Depuis plusieurs décennies l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) travaille sur des cépages résistant au mildiou et à l’oïdium (les deux principales maladies des vignes), mais aussi à la sécheresse. Quatre nouveaux cépages viennent d’être inscrits au catalogue officiel : floreal, vidoc, voltis et artaban.

L’Inra et l’université de Davis (États-Unis) suggère l’utilisation de cépages moins connus qui ont l’avantage d’être adaptés à des températures plus élevées. Toutefois, leur utilisation implique, notamment en Europe, de lever certaines réticences dues à la réglementation des appellations d’origine protégée (AOP). Ces hybrides résistants sont éligibles aux aides à la restructuration et autorisés dans le cadre européen des indication géographiques protégées (IGP).

Les vignerons du Buzet viennent, par exemple, de planter 17 hectares de ‘vigne du futur’, baptisée New Age,  le fruit de quinze ans d’expérimentation. Ce vignoble est “pensé et testé pour aboutir à un vignoble sans aucun intrant (même ceux autorisés en bio), auto-fertile, capable de se passer de l’intervention humaine”, expliquent-ils.

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