Relance économique – Edgard Razafindravahy mise sur le tourisme

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L’ancien PDS d’Antananarivo suit de près la situation du pays. Il ne cesse de proposer des idées pour sortir le pays du bourbier dans lequel il se trouve. Il parle en tant que responsable et citoyen engagé.

Secteur prometteur. Edgard Razafindravahy propose la relan­ce du tourisme afin, non seulement d’accroître le nombre de visiteurs de la Grande île mais également de redresser l’économie locale dans son ensemble. « Le secteur touristique peut nous apporter annuellement la bagatelle de 2 milliards USD », a-t-il estimé lors de son intervention dans l’émission « Lapakevitra » de la radio Antsiva, hier.
L’ancien Président de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo a basé son calcul sur un potentiel nombre de touristes de l’ordre de 2 millions annuels, dépensant chacun 1000 USD. Une dépense évaluée à la moitié de celle enregistrée par les touristes dans les autres pays. Autrement dit, les deux milliards USD sus mentionnés pourraient s’agir d’un chiffre minimum.
Razafindravahy estime que les 2 millions de touristes annuels peuvent être atteints si l’État et la population contribuent pleinement à la promotion de ce secteur. « Ils enregistrent 10 millions de visiteurs en Afrique du Sud chaque année. Pourquoi pas nous À l’île Maurice, il y a quelques années quand le pays était sur le point de lancer son secteur touristique, les ministres et les employés des ministères sont venus à l’aéroport pour saluer un par un les touristes qui foulaient l’aéroport international Sir Seewoo­sagur Ramgoolam », a-t-il lancé en guise de réflexion. Razafin­dra­vahy voulait démontrer à travers ces exemples que si on veut améliorer le secteur touristique, il faut agir convenablement et efficacement ainsi que persévérer, d’autant plus que Mada- gascar dispose déjà des potentialités naturelles nécessaires pour ce faire. Il a également proposé que les chargés d’affaires et représentants diplo­matiques malgaches à l’étranger contribuent à la promotion du tourisme malgache.
Pour le moment, selon les chiffres de la Banque Mondiale, Madagascar enregistrait 256 000 touristes en 2012. 965 000 pour l’île Mau­rice pendant la même période alors qu’elle n’a que 1865 km2 de superficie contre 587 000 km2 pour Mada­gas­car. Malaisie est à ….25 033 000 touristes en 2012 pour une superficie de 329 00 km2.
La Grande île dispose donc d’une importante marge de progression. Il reste à attendre comment les dirigeants et la population vont l’aborder.

Carte de la transparence
Ces potentialités (écologie, sites…), la Grande île les a depuis toujours. Malheureu­sement, elles n’ont jamais été exploitées à juste titre. La faute en est aux attitudes et comportements des malga­ches vis-à-vis du concept de développement. De l’avis d’Edgard Razafindravahy, les Malgaches ont cette « habitude de dépendance » laissée par la colonisation et les colons. « À mon avis, ce n’est pas trop la transition, ni le régime actuel ni même les précédents régimes qui ont causé cette pauvreté. Elle est causée par les citoyens eux-mêmes », a-t-il avancé avant de souligner que nous croyons à un « État providence ». Après la période de la colonisation, les Malgaches ont gardé cette attitude de dépendance. Actuellement, en l’occurren­ce, poursuit-il, les employés des ministères savent très bien que l’État n’a pas d’argent dans sa caisse. Ils n’agissent pas pour chercher des solutions. En revanche, ils préfèrent attendre les fonds émanant des bailleurs de fonds. Ces derniers, prévient-il, ne sont pas sans risques. « Nous devrions nous rappeler que l’argent des bailleurs de fonds n’est pas gratuitement alloué aux malgaches. C’est une dette et on devrait la rembourser un jour », a-t-il précisé.
Par ailleurs, Razafin­dravahy est convaincu que les Malgaches ont besoin d’un État qui lutte contre la pauvreté mais non pas d’un État qui lutte contre les pauvres. « L’État devrait jouer la carte de la transparence en reconnaissant qu’il n’a pas d’argent », a-t-il estimé. En effet, en huit mois passés au pouvoir, le régime Rajaona­rimampianina a tout promis sans rien concrétiser ou presque. La faute en est à l’absence de …fonds, sauf pour des projets réalisés à partir de financements bilatéraux. On est toujours dans l’expectative quand aux fonds des bailleurs traditionnels à l’instar du Fond Monétaire Internationale, de l’Union Européenne et de la Banque mondiale. Jusqu’à présent, on n’a enregistré que des promesses de don.

Herisetra et Lova Emmanuel
Source http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/relance-economique-edgard-razafindravahy-mise-sur-le-tourisme-17471