Air Madagascar : Des milliards de pertes pour la première semaine 2018

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L’année 2018 a très mal commencé pour la compagnie Air Madagascar. Malgré le partenariat stratégique avec Air Austral, des incidents coûteux n’ont pas été évités.

Mauvais signe ou fin des gaucheries pour la compagnie nationale ? Plusieurs incidents ont marqué la fin de 2017 et le début de l’année 2018 pour Air Madagascar. Annulations et reports de vols ; tensions entre les employés de la compagnie et les passagers énervés par la situation ; et surtout des impacts financiers importants… autant de problèmes qui ont, une fois de plus, sali l’image de la compagnie nationale. Et pourtant, ces incidents ne viennent pas forcément d’une mauvaise gestion, si l’on ne se réfère qu’aux impacts du passage du cyclone Ava. Pour l’opinion, cela n’excuse pas non plus les mauvaises prévisions des dirigeants de la compagnie et de son « partenaire stratégique ». D’après les propos du DG Rolland Besoa Razafimaharo, le Boeing 737-800 effectue chaque jour près de 9 heures de vol. « Si on fait le compte pour une année, cet avion peut atteindre facilement sa capacité maximum de vol », a-t-il noté. En d’autres termes, le DG d’Air Madagascar voulait sous entendre que l’exploitation de cet avion est optimisée. Mais le hic est que l’appareil a subi deux pannes en l’espace d’une semaine. La crédibilité d’Air Madagascar en a encore pris un coup, d’autant plus que les reports de vols ont été multipliés par le passage du cyclone Ava. Pendant même que la Direction Générale de la compagnie a organisé une conférence de presse à son siège à Analakely pour expliciter la situation, un vol du Boeing 737-800, qui devait faire la desserte Toliara – Fort Dauphin n’a pas pu se poser à l’aéroport de destination et était obligé de ramener tous les passagers à Antananarivo.

Zéro subvention. Pour cet exercice 2018, l’Etat Malagasy se désengage déjà financièrement de la compagnie Air Madagascar, d’après la déclaration faite par le ministre des Finances et du Budget, Vonintsalama Sehenosoa Andriambololona, lors de la présentation de la loi de finances initiale. Grâce au partenariat stratégique avec Air Austral, la compagnie Air Madagascar devrait, en effet, atteindre le seuil de rentabilité et équilibrer sa finance, d’ici 2021, si l’on se réfère au calendrier du plan de redressement. Une fois ce seuil franchi, la compagnie nationale devrait commencer à réaliser des bénéfices… D’après la Direction Générale d’Air Madagascar, l’exécution de ce plan de redressement se déroule bien, malgré les mauvaises surprises de la fin d’année et du nouvel an. « Face à ces reports de vols causés par les pannes techniques, la compagnie a pris ses responsabilités en prenant en charge les passagers en souffrance et en indemnisant les victimes de ces incidents dus aux pannes techniques. Mais ces coûts inattendus sont déjà prévus. Cependant, cette marge d’imprévus s’amincit au fur et à mesure que des incidents se produisent. C’est pour cela que nous essayons de relancer les activités au plus vite », a affirmé le DG Besoa Razafimaharo.

Impacts financiers. La Direction Générale d’air Madagascar n’a pas encore pu donner les chiffres exacts, quant aux coûts engendrés par les pannes techniques du Boeing 737-800. Mais si l’on se réfère à la prise en charge et à l’indemnisation des passagers en souffrance, il faut croire que ces coûts sont énormes. Lorsque nous avons questionné les hôtels qui collaborent avec la compagnie nationale pour l’hébergement des passagers en souffrance, nous avons appris que les tarifs pour une nuitée tournent autour de 70 ou 80 Euros. Air Madagascar doit donc dépenser pour chaque nuitée de report de vol, au minimum 400.000 Ariary par passager. Et selon la Direction de la compagnie, le nombre de ces passagers en souffrance variait entre 300 et 400, durant la première semaine de ce mois de janvier, à cause des perturbations de vols. Certes, les coûts inattendus, durant cette période, dépassent facilement le milliard d’Ariary, rien que pour ce vol. A cette prise en charge s’ajoutent les indemnisations. « Cela dépend des réclamations des passagers. Ils peuvent fournir des pièces justificatives auprès du service après vente (SAV), sur les pertes engendrées par le report de vol. Cela pourrait être par exemple une location d’hôtel ou de bateau sur la ville de destination du passager, ou tout simplement d’autres préjudices qui doivent cependant être prouvées », nous a expliqué une source auprès de la compagnie nationale. Bref, les charges s’alourdissent pour la compagnie, sans compter les va-et-vient et vols à vide dus aux perturbations de vols engendrées par le cyclone. Cependant, les dirigeants d’Air Madagascar se montrent optimistes, quant à la réussite du plan de redressement.

Source : Antsa R. – Air Madagascar : Des milliards de pertes pour la première semaine 2018