Au Chili, un lac très touristique rayé de la carte

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Victime de la sécheresse et de la surconsommation d’eau, le lac d’Aculeo, principale attraction touristique des environs de Santiago, a laissé place à un terrain craquelé.

« Nous subissons la sécheresse depuis dix ans. Et maintenant le lac a disparu, il a emporté avec lui le tourisme, le camping, le business, tout », déplore Marcos Contreras, un employé du camping du village de Pintué, au Chili, situé sur les berges de l’étendue d’eau. Avec une superficie de près de 12 km2 et une profondeur d’environ six mètres, le lac d’Aculeo a été pendant des décennies l’une des principales attractions touristiques de la capitale chilienne, située à 70 km de là. Chaque été, les 10 000 habitants de la région attendaient avec impatience l’arrivée des vacanciers qui venaient y nager ou pratiquer des sports nautiques. Hôtels, campings et restaurants ne désemplissaient pas.

Mais aujourd’hui, l’eau a disparu, et ne reste qu’un paysage de désolation. Des étendues de sol craquelé, des squelettes de chevaux et de vaches sur le sol, des bateaux abandonnés. Le niveau d’eau du lac a commencé à baisser graduellement à partir de 2011. Moins de dix ans après, en mai 2018, il s’est complètement asséché. Il n’y a pas d’explication unique à cette situation : habitants et experts citent la diminution drastique des précipitations, la surconsommation de l’agriculture et l’urbanisation anarchique des environs.

Des causes multiples

Près de 70% de la population chilienne vit dans des zones soumises à la sécheresse où les précipitations ont diminué de manière significative ces dernières années. Les spécialistes estiment que la température continuera d’augmenter jusqu’en 2030 et que les bassins hydrographiques du centre du pays verront leur niveau baisser jusqu’à 30 %.

Le manque de pluie n’est toutefois pas le seul responsable de cette catastrophe écologique. Quand le lac était encore rempli, le tourisme battait son plein, les lieux sont donc devenus attractifs pour la construction de commerces et de résidences secondaires, pour beaucoup avec piscines. Cela a eu pour conséquence une augmentation significative de la demande en eau sur un laps de temps très court. A cela s’ajoute l’agriculture, qui face à la sécheresse, a besoin de plus d’eau pour l’irrigation, entraînant une surexploitation des réserves d’eau.

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