Comment Michèle, Régis et Jacques Marcon impliquent leurs collaborateurs dans un Développement Durable

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Que de chemin parcouru depuis 2005, l’année ou Régis Marcon ouvre à Saint-Bonnet-le-Froid “sa nouvelle maison qui épouse une colline pour vous permettre d’être plus en contact avec la nature que nous voulons vous faire découvrir et partager” comme il le dit à ses clients. Avec Michèle, sa femme pour la partie hôtel et Jacques son fils pour le restaurant, ils n’ont cessé d’approfondir leur démarche “tournée vers l’avenir et de développement durable”.

Une amélioration permanente et progressive
Ils ne cessent d’investir, pour tirer parti de la nature tout en la préservant, ainsi, progressivement, ils installent tous les dispositifs possibles. Par exemple sur le plan énergétique, déjà la construction des chambres, en partie troglodytes, offrait une isolation naturelle exceptionnelle, un système de double flux avec récupération d’énergie ajoutait du confort et des panneaux solaires thermiques chauffaient l’eau. Mais depuis, des panneaux solaires photovoltaïques, permettent de produire de l’énergie verte et un partenariat avec Netseenergy, une filiale d’EDF, grâce à l’installation de sous-compteurs, permet un suivi fin des consommations par secteur d’activité : chambres, espace bien-être (sauna, baignade, espace massages), cuisine… Mieux, pour demain, Régis Marcon étudie la possibilité d’installer un dispositif de géothermie profonde. Avec Jean-Louis, le responsable maintenance aux manettes, ces investissements très lourds mais judicieux, seront assez vite rentables. Aussi le plus difficile est ailleurs, dans ce que la technique ne peut offrir, dans la façon d’entretenir l’implication de tous pour que la démarche porte tous ses fruits.
Au-delà de tous les dispositifs techniques qui permettent de limiter de façon significative, les consommations d’énergie, d’eau, de matière, le développement durable est également un état d’esprit et une répétition quotidienne, au niveau des collaborateurs, d’éco gestes qui, par leur systématisme, vont produire les résultats escomptés.

Une volonté d’impliquer tous les collaborateurs du plus chevronné au tout nouveau stagiaire
Michèle, Régis et Jacques Marcon ont mis en place un dispositif simple mais efficace pour impliquer leurs collaborateurs au quotidien. Ils ont choisi l’écolabel européen pour guider leur démarche. Le renouvellement, tous les deux ans, de ce label est un puissant aiguillon. Par contre le suivi des multiples critères et la vigilance sur les différents plans d’actions qui découlent des audits n’est pas facile à concilier avec l’intense activité de leur établissement. Aussi ont-ils choisi de se faire accompagner par une collaboratrice extérieure : Pauline Roche. Cette spécialiste de la QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) intervient une fois par mois.
Le restaurant étant fermé en hiver pour des raisons climatiques, Saint-Bonnet-le-Froid porte bien son nom, fin mars, une grande réunion de rentrée est organisée. Sont présents les 40 permanents et quelques saisonniers déjà arrivés. Lors de cette réunion de présentation de l’entreprise, des équipes et des métiers, Régis Marcon en profite pour mettre en avant la politique de l’établissement au plan environnemental, les critères d’action et la volonté de la maison de faire vivre une démarche participative d’amélioration. Cette réunion très stimulante donne à chacun l’envie de s’impliquer à fond.

Inciter ses collaborateurs à être attentifs aux autres
A leur arrivée, les nouveaux collaborateurs reçoivent un livret d’éco-accueil qui en quelques feuillets présente la démarche de l’établissement. Dans le livret sont ensuite décrites toutes les réalisations en faveur de l’environnement : réduction des consommations d’énergie, préservation de l’eau, maîtrise des déchets, achats éco-responsables. Enfin un paragraphe, peu classique, intitulé : Veille et écoute de l’autre, invite chacun à “s’informer et se former. Vous informer et vous solliciter. Respecter le calme du lieu et son environnement. Etre attentif à l’autre, aux cadres de vie et de travail proposés”. Puis une page décrit les gestes simples que le nouveau peut faire pour participer à la démarche et l’invite à donner ses idées et à s’impliquer : “soyez acteur, responsable, participez, faites circuler les informations, apportez vos connaissances…”
Ces nouveaux sont accompagnés par 8 tuteurs pour leur formation professionnelle mais aussi sur les éco-gestes. Pour faire vivre ce dispositif, Régis Marcon fait le point une fois par mois avec les tuteurs.

Privilégier le contact humain
En parallèle, Michèle Marcon et Pauline Roche organisent des réunions de formation aux éco-gestes par métiers par exemple avec les femmes de chambre ou lorsqu’il y a suffisamment de nouveaux stagiaires pour constituer un groupe. Ces formations très participatives permettent des échanges très constructifs autour de la démarche environnementale. Par exemple avec les femmes de chambre sur la manière de réduire l’utilisation des produits chimiques ou avec les stagiaires, venant de tous les coins du monde, sur les spécificités des approches écologiques de leurs pays d’origine.
Régis Marcon privilégie toujours le contact humain et la communication orale, il organise chaque dimanche une réunion/briefing d’une demi-heure à laquelle sont conviés une quarantaine de collaborateurs, les équipes de salle et de cuisine. A chaque fois un produit est sélectionné et annoncé à l’avance pour permettre à chacun d’y réfléchir. Par exemple : La pêche, à quel moment doit-elle être cueillie ? Comment la travailler pour exprimer toutes ses qualités ? Etc. Le sommelier propose un accord mets et vins. Une dégustation du produit étudié a lieu et un petit livret de synthèse est remis à chacun. Ce briefing est, au besoin, l’occasion de rappeler des règles de vie en commun, mais surtout c’est un moment d’échange générateur selon la formule de Régis Marcon “d’énergie d’innovation”. Jacques, de son côté, fait des briefings quotidiens centrés sur l’activité du moment. Ils ont tous les deux également fait beaucoup d’efforts pour développer les entretiens avec chaque collaborateur pour approfondir individuellement la relation, l’échange d’idées et contribuer à l’évolution des personnes et de l’entreprise.
Autre signe, très symptomatique de cette politique humaine, la parfaite intégration d’un handicapé, Guillaume, qui travaille, dans son fauteuil roulant, en cuisine.
La qualité produite par tout cet investissement, environnemental, économique et humain, est appréciée des clients. Ils viennent jusqu’à Saint-Bonnet-le froid vivre des moments privilégiés dans ce lieu où les valeurs partagées sont “l’hospitalité, la générosité et le respect de la nature”.

Source : Comment Michèle, Régis et Jacques Marcon impliquent leurs collaborateurs dans un Développement Durable