Depuis toujours, l’île Maurice possède une faune et une flore des plus riches, faisant l’admiration de ses habitants et des touristes venus explorer ce bout de terre niché au cœur de l’Océan Indien. Sa végétation luxuriante repose toutefois sur un équilibre fragile qui se retrouve mis à rude épreuve à cause du réchauffement climatique. Sous l’effet de la hausse des températures, de nombreuses variétés de plantes et d’espèces d’animaux endémiques finissent par disparaître. Selon un nouveau classement, l’île sœur occuperait aujourd’hui la troisième place des pays avec la flore la plus menacée au monde. Un désastre naturel qui touche aussi nombreux de ses voisins.
L’impact du réchauffement climatique sur la faune et la flore
L’île sœur, Madagascar, Sainte-Hélène… aucun de ces territoires n’est épargné par ce désastre écologique. Avec le dérèglement climatique, plus de 57% de la faune endémique aurait d’ailleurs déjà disparu en l’espace de 50 ans seulement sur l’île Maurice. Il s’agit d’un triste constat dressé par le dernier rapport du State World’s Trees, publié récemment par la BGCI (Botanic Gardens Conservation International). Un rapport qui vient ainsi s’ajouter à la longue liste des avertissements déjà connus du monde scientifique. Reptile, oiseau, caméléon… de nombreuses espèces se retrouvent aujourd’hui en voie de disparition.
Les dégâts sur la nature touchent plusieurs strates, allant de la rapide dégradation des bancs de coraux à la disparition complète d’une nouvelle espèce animale. Partout dans le monde, la nature se retrouve en grande souffrance. La hausse des températures n’est pas l’unique responsable puisque chaque élément se révèle être interdépendant. De ce fait, un corail qui disparaît, c’est aussi un abri en moins pour des poissons. La chaîne alimentaire, les comportements animaliers… l’ensemble de l’équilibre naturel s’avère touché par ces changements climatiques (la pollution, les crues brutales, la sécheresse, etc.).
Nous estimons aujourd’hui que près de 94% des espèces sauvages présentes en Amérique du Sud seraient menacées, que plus de 86% des éléphants d’Afrique auraient disparu ou encore que les populations de requins auraient diminué de près de 71% dans le monde. L’île Maurice n’échappe pas à ce constat puisque sa faune et sa flore se retrouvent dans une situation tout aussi alarmante. Cela peut notamment se voir à travers la perte accélérée de certaines de ses forêts.
Peut-on encore éviter le pire aujourd’hui ?
Sur l’île Maurice, la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) œuvre chaque jour pour lutter contre les dégâts du réchauffement climatique et aider les différentes espèces menacées à prospérer. Certaines d’entre elles ont ainsi déjà pu être sauvées de l’extinction, comme le Cardinal de Rodrigues, la grosse cateau verte ou encore le pigeon des mares. Ce travail de longue haleine nécessite toutefois une vision sur le long terme puisqu’il n’est pas possible de sauver un écosystème entier en seulement quelques années. Le directeur de la MWF a ainsi déclaré à L’Express de Maurice que : “Nous faisons des projets pour les 100 prochaines années. C’est une vision à long terme certes, car il n’est pas évident de sauver la nature dans dix, voire 15 ans. Il y a eu trop de dégradation au cours de ces 400 dernières années.”.
Science, politique et monde associatif : la nécessité d’une collaboration à l’échelle internationale
Ainsi, la MFW travaille continuellement à la sauvegarde de la faune et de la flore mauriciennes à travers des actions diverses et variées sur tout le territoire. Conserver l’existant, restaurer ce qui peut l’être et prévenir les risques futurs, voilà quelques-uns des objectifs poursuivis par cette organisation non gouvernementale locale. Soutenue par des plans de sauvegarde tels que le “National Biodiversity Strategy and Action Plan”, l’organisation révèle toutefois la nécessité de renforcer les collaborations avec les grandes instances pour réussir à atteindre ses objectifs de sauvegarde de la biodiversité. Cette course contre la montre ne peut être remportée sans atteindre l’ensemble des acteurs internationaux.