France. De plus en plus d’hôtels surfent sur le concept de la staycation, qui consiste pour le client à s’offrir un break en séjournant à l’hôtel dans sa propre ville. Cette tendance permet aux établissements d’améliorer leur taux d’occupation notamment le dimanche soir et séduire une clientèle locale plus facile à fidéliser.
Manque de temps, budget limité pour une escapade, refus de prendre l’avion pour des raisons écologiques ou simple envie de redécouvrir sa ville à travers un séjour cocooning à l’hôtel… Les raisons qui motivent les citadins à s’offrir une staycation le temps d’un week-end sont variées. Né aux États-Unis, le concept connaît un succès grandissant en France. Au point de devenir un argument commercial pour les hôtels.
C’est le cas de l’Intercontinental Lyon-Hôtel Dieu, un 5 étoiles de 144 chambres ouvert en juin dernier. Pour son ouverture, l’établissement a lancé une offre dédiée aux Lyonnais : une nuitée à 250 € (au lieu de 590 €) avec petit déjeuner pour deux et cocktails. “L’offre a tellement séduit que nous l’avons prolongée jusqu’au 31 décembre. Même si notre clientèle est essentiellement internationale, les locaux constituent aussi un marché clé, car ils représentent 80 % de la clientèle de notre bar et restaurant”, assure Marion Sardou, responsable marketing de l’établissement. Pour MiHotel, un concept de suites de luxe contemporaines, équipées high tech et réparties dans le centre de Lyon, les staycations font même partie de la stratégie initiale des deux fondatrices. “À travers nos suites, nous avons voulu offrir un moment de déconnexion et de détente afin de proposer à nos hôtes de vivre une véritable expérience. Et cela fonctionne. La clientèle locale représente 10 % de notre chiffre d’affaires et nous avons un très bon taux d’occupation le dimanche soir, avec des tarifs offrant des réductions jusqu’à 20 %. Tout cela a été possible grâce à une stratégie web dédiée notamment aux millennials, une cible majeure pour nous. Ces derniers aiment publier des photos de leur séjour sur Instagram, car nos suites font rêver”, analyse Nathalie Grynbaum, cofondatrice de Mihotel.
L’hôtel, une destination en soi
Faire de l’hôtel une destination en soi, c’est d’ailleurs le concept sur lequel la start-up parisienne Staycation a construit son business. Chaque mercredi, elle propose sur son site web des promotions, sous forme de packages, dans des hôtels parisiens ou à moins de 3 heures de la capitale. Objectif : séduire les Parisiens en leur proposant des séjours dégriffés près de chez eux le week-end. Un concept qui a séduit le Ballu, un hôtel 4 étoiles ouvert en juillet dernier dans le IXe arrondissement de Paris. “L’adhésion à ce site nous a permis de nous faire connaître de la clientèle locale et de la fidéliser car nous répondons aux attentes des adeptes de la staycation. Ce public représente déjà 5 % de notre taux d’occupation et près de 10 % de notre chiffre d’affaires. Il nous permet de remplir les chambres le week-end, une période plutôt creuse à Paris, mais également de développer nos ventes additionnelles sur des prestations diverses”, explique Julia Vidalenc, la directrice de l’hôtel.
Un autre site web, Dayuse, propose, lui, des réservations de chambres d’hôtels en journée. Le Clos Saint-Éloi, hôtel 4 étoiles à Thiers (Puy-de-Dôme), est membre du site depuis un an et demi. “Ce système nous a surtout permis de développer la clientèle du restaurant et d’améliorer ainsi notre visibilité”, conclut Alain Beauvoir, le directeur. Preuve que la staycation peut se décliner sous toutes les formes.