Basée sur l’analyse des résultats de quelque 3 000 établissements, l’étude publiée par KPMG fait état d’un affaiblissement de la fréquentation en 2016, mais se veut optimiste pour 2017.
« Les attentats de Paris et Nice ont entraîné un climat d’insécurité pour le tourisme en France. On a pu constater un repli notamment de la clientèle asiatique, qui ne comprenait pas la notion d’état d’urgence. Pour elle, c’était comme un état de guerre… » Stéphane Botz, associé KPMG et responsable du secteur tourisme, hôtellerie, loisirs, nuance toutefois son propos en soulignant que « les huit premiers mois de l’année 2017 montrent une reprise de la fréquentation touristique domestique et étrangère, en particulier en Île-de-France qui gagne 6 points de taux d’occupation au premier semestre selon l’Insee ». Ce « rebond de l’activité touristique » fait partie des données issues de la 40e édition de l’étude KPMG consacrée à l’industrie hôtelière française, qui vient d’être publiée. De même source et tout aussi encourageant : le maintien de l’intérêt des investisseurs pour le marché hôtelier français. Même en 2016, le total des transactions hôtelières européennes a dépassé les 18 milliards d’euros. Un chiffre certes en chute de 18 % par rapport à 2015, « mais cette baisse est due essentiellement à une diminution des transactions de portefeuilles », explique Stéphane Botz.
Un RevPAR en baisse, à l’exception du segment 3 étoiles
Si l’année 2016 a été marquée par un revenu par chambre disponible (RevPAR) en baisse dans toutes les catégories d’hôtels, à l’exception du segment 3 étoiles (+ 4 %) soutenu par une progression du prix moyen en région, en 2017 le retour à la normale est plus lent. « C’est la conséquence de la guerre des prix entre les différentes places européennes », observe Stéphane Botz. À cela s’ajoutent la concurrence de la plateforme Airbnb et, dans une moindre mesure, l’émergence des auberges de jeunesse modernisées, conçues pour séduire aussi bien les millennials que les familles. « Les hôteliers ont été confrontés à une diminution de leur activité commerciale en 2016, conjuguée à la difficulté de baisser des niveaux de charges déjà contractés depuis plusieurs années. » Malgré cela, les signaux sont au vert pour 2017 et même au-delà. « La dynamique devrait se poursuivre avec la perspective des Jeux olympiques en 2024 », conclut le consultant. Stéphane Botz voit même plus loin encore, avec l’Exposition universelle de 2025 : « La France et le Grand Paris sont sur les rangs pour organiser et accueillir l’événement. »