Philippe François : “Nous amorçons une sorte de révolution académique”

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'Le développement durable fait partie des outils pour se différencier de ses concurrents', explique Philippe François.
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Le président de l’Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique (Amforht) pose un regard en demi-teinte sur la rentrée 2020 . Il reconnaît que la crise sanitaire a tout chamboulé, mais souhaite que cela puisse faire bouger les lignes dans la façon d’enseigner.

L’Hôtellerie Restauration : Quel constat peut-on dresser après l’épisode du Coronavirus ?

Philippe François : Après l’effet de sidération et une période de perplexité, on a réagi. Des choses se mettent en place, comme si le Covid-19 nous avait donné un coup de fouet ! Comme si cet épisode avait servi de déclic pour réfléchir à l’école et à l’enseignement de demain. Reste qu’aujourd’hui, toutes les écoles hôtelières et autres filières liées aux métiers du tourisme vont mal. Pas économiquement, mais en matière d’organisation académique. Le personnel est là mais l’organisation totalement chamboulée. Or, tous les pays du monde ne bénéficient pas d’aides de l’État.

 Comment voyez-vous cette rentrée 2020 ?

En France, nous avons des aides de l’État, ce qui va nous permettre de rebondir. Néanmoins, c’est le début d’une nouvelle ère dans le secteur de la formation. Nous amorçons une sorte de révolution académique. Aujourd’hui, si j’avais une école à créer, je me baserais sur un noyau dur qui diffuse à travers le monde et non pas sur une entité qui rassemble élèves et enseignants dans un même lieu.

Comment faire pour remobiliser les jeunes ?

Il va falloir recomposer le temps et les méthodes académiques. Pour le niveau post-bac, par exemple, il serait pertinent d’imaginer un cursus où les élèves sont un tiers du temps à l’école, un tiers en entreprise et un tiers seuls avec leur ordinateur. Il faut continuer de développer l’alternance et, parallèlement, il faut apprendre à l’étudiant à faire des recherches sur internet, à utiliser les réseaux sociaux dans un but professionnel, à s’ouvrir à la créativité. Le tout sans perdre de vue la relation humaine, primordiale dans les métiers de services.

Quelles leçons tirez-vous de la crise sanitaire ?

Les écoles doivent s’ouvrir sur le monde, pour mieux le comprendre. Dans la même veine, il faut parler, en cours, de développement durable, de gestion des risques, de gestion des crises. Peut-être faut-il revoir aussi la formation à l’HACCP et la relier davantage à l’actualité et à l’international. Enfin, dans les écoles, nous allons vers une nouvelle façon de penser et de transmettre, avec davantage de distanciel et moins de présentiel. Grâce au Covid-19, on sait désormais ce qu’est un webinar.

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