Boeny Aranta, une petite localité à l’ouest de Mahajanga-ville, a été choisie par la direction régionale du tourisme du Boeny pour célébrer la Journée mondiale du Tourisme, les 22 et 23 octobre. La visite de l’île d’Antsoheribory a marqué la céré- monie. Tous ont pu admirer les vestiges du Palais princier, de la Mosquée, du camp militaire et les tombes qui symbolisent l’installation ancienne des Sultans arabes qui y immigraient au milieu du XVIe siècle, et qui font la renommée archéologique (internationale) et touristique d’Antsoheribory. La richesse de sa faune et sa flore, notamment les oiseaux et poissons marins ainsi qu’une végétation primitive marquée par la domination des baobabs, rehausse la beauté de l’île. Protéger et préserver son patrimoine et la promouvoir en tant que site touristique constituent l’objectif de la VOI Baobab, créée depuis quelques années pour cogérer l’environnement écologique de Boeny Aranta avec la direction régionale de l’Environnement, de l’écologie et des forêts et la coopération germano-malgache à Mahajanga.
Accès difficile
Pêcheurs traditionnels et fabricants de pirogues, les quelques centaines de Sakalava de Boeny Aranta espèrent voir leur vie s’améliorer et leur fokontany se développer grâce à ce projet d’exploitation touristique de l’île d’Antsoheribory et ce, de leur propre initiative. À 20 minutes de trajet en pirogue, l’île, longue de 2km et large de 70m, fait partie du fokontany de Boeny Aranta dans le district de Mitsinjo. De nombreux touristes, nationaux comme étrangers, ont déjà visité Boeny Aranta et Antsoheribory, mais l’accès n’en est pas facile. On n’y accède par voie terrestre que durant les quelques mois de la saison sèche avec une voiture tout terrain, après avoir relié Mahajanga et Katsepy en bac à moteur. Néanmoins, toute l’année, des taxi-pirogues assurent la liaison directe entre Mahajanga et Boeny Aranta pour 5000 ariary. L’hébergement, le courant électrique et l’eau potable font également défaut, décourageant quelque peu l’enthousiasme des visiteurs et touristes. La VOI Baobab demande l’aide des partenaires publics et privés pour les appuyer afin que le thème « Tourisme pour un développement de la communauté » ne soit ni une utopie du ministère qui l’a choisi, ni un projet qui s’arrête au stade de la théorie pour les communautés villageoises.
Vero Andrianarisoa