Tourisme durable : « L’industrie va devoir trouver un standard »

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Ariane Gorin est la nouvelle Présidente d’Expedia For Business, la nouvelle division BtoB de l’agence de voyage en ligne. Elle revient sur l’engagement de l’entreprise dans le voyage durable et sur l’évolution du marché de l’hôtellerie.

Expedia s’est engagé à proposer des voyages plus durables en collaboration avec l’UNESCO en mettant en avant les offres de voyage plus respectueuses de l’environnement. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons pris des engagements avec l’UNESCO et avons signé un partenariat marketing avec Atout France pour développer un tourisme plus durable. Les hôtels les plus respectueux de l’environnement peuvent dès à présent obtenir un badge « UNESCO sustainability badge ». Aujourd’hui, 3 voyageurs internationaux sur 5 sont prêts à dépenser plus pour rendre leur voyage plus éco-responsable, c’est pourquoi nous devons les aider à mieux voyager. Nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons leur donner le plus d’informations possible afin de préparer leur voyage. Pour cela, nous avons embauché une personne totalement dédiée aux questions durables. Je pense que l’industrie du tourisme va devoir trouver un standard. Nous ne sommes qu’au début de l’histoire et je pense que cela viendra dans les prochaines années. Selon moi, la situation est similaire à l’instauration du passe sanitaire européen. Il a fallu créer un système commun et nous y sommes parvenus. La WTTC joue un rôle important pour allier le public et le privé et aboutir à des standards, mais je pense que chacun a un rôle à jouer. Il y a deux ans, un de mes confrères a justement déclaré « On peut être en concurrence les uns avec les autres, mais sur l’environnement, on joue dans la même équipe et on doit avancer ensemble ». Je suis confiante dans la fait d’aboutir à une solution commune.

Que pensez-vous des plateformes qui voient le jour, notamment en région, qui cherchent à proposer la réservation d’hôtels en évitant les commissions des OTA comme Expedia ?

Je pense que comme dans chaque période de crise, beaucoup d’innovations et d’expérimentations autour de nouveaux modèles voient le jour. Il y a toujours eu plus d’innovation dans le tourisme dans les moments de rupture. Mais je pense qu’il est important d’avoir une marque qui soit connue à travers le monde afin de pouvoir également accueillir des populations étrangères. En 2019, un Américain sur deux est venu en France à travers Expedia. Ces plateformes sont pertinentes pour la population locale, mais les voyageurs étrangers ont davantage besoin de plateformes comme la nôtre. Je pense qu’il ne faut pas chercher à regarder les nouveaux acteurs avec un œil concurrentiel, mais plutôt se demander s’ils vont apporter des choses à l’écosystème.

Vous accompagnez les compagnies aériennes et les agences de voyage afin qu’ils puissent proposer la réservation d’hôtels. A l’inverse, pensez-vous que les hôteliers doivent se diversifier en vendant d’autre produits ?

Je pense que la crise du Covid nous a poussé à nous interroger sur notre rôle dans la chaîne de valeur et nous nous sommes demandés comment mieux faire les choses. Pour les hôteliers, cela veut dire délivrer une bonne expérience au client du début jusqu’à la fin de son séjour. Cela est encore plus vrai actuellement avec la pénurie d’employés dans le secteur. Les établissements regardent ce qu’ils pourraient proposer d’autre, mais je ne suis pas sûre qu’ils soient réellement prêts à investir. Pour le moment, nous mettons à disposition notre technologie pour les entreprises qui souhaiteraient via une solution clé en main ou une simple API de proposer une location de voiture ou des hôtels.

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