Paris. Mardi 14 février, vers 22h30 selon le Parisien, une camionnette a foncé délibérément dans la devanture du café-bar, Le Petit Marquis, à Paris, situé rue de Rome dans le XVIIème.
Au volant, un ancien client suffisamment violent pour avoir brisé une vitrine de l’établissement. Le gérant lui avait depuis interdit de revenir. Mais l’homme, souvent alcoolisé relate notre confrère, menaçait régulièrement depuis le débitant de boissons.
Que peut-on faire face à des clients agressifs, provocateurs, belliqueux, qui s’estiment tout permis ? « En aucun cas vouloir gérer soi-même, même si au début, commencer par calmer le jeu est logique. Mais dès que ça prend des proportions, il faut appeler la police » répond catégoriquement Laurent Lutse, président de la branche Café, brasserie et monde de la nuit de l’Umih.
En remontant quelques années en arrière ce message aurait surpris. « C’est vrai » reconnaît Laurent Lutse, les patrons de bar avaient peur d’appeler la police. Il valait mieux régler les choses soi-même ».
Mais l’époque a changé. « On est dans un processus inverse. Il faut appeler la police, déposer une main courante avant que ça dégénère. Et si la police ne réagit pas ou estime que ce n’est pas son problème, il faut nous prévenir à l’Umih car nous travaillons avec le ministère de l’intérieur à une meilleure sécurité. »
Les attentats ont été un élément déclencheur d’une nouvelle mentalité. « Les professionnels sont au contact du public. Ils peuvent assister à des comportements curieux. Je vous rappelle que c’est grâce à une brasserie qu’un attentat contre Notre-Dame a pu être déjoué. Ils ont vu quelque chose de bizarre et ils ont prévenu. »
Dans le cas du bistrotier parisien, quand bien même il ne s’agit pas de risque d’attentat, il y aurait pu y avoir un drame. Un blessé léger est toutefois à déplorer. « Nous allons, confie le responsable syndical, créer des Commissions départementales sur la sécurité des personnes » qui réuniront tous les acteurs, que ce soient les adhérents de l’Umih, les forces de l’ordre, etc. « C’est une évolution de la société ».