Joël Randriamandranto : Une Confédération du Tourisme pour regrouper toutes les filières

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Tours opérateurs, agences de voyage, hôteliers, transporteurs, guides… se donnent rendez-vous le mercredi 20 septembre prochain au Café de la Gare pour une Assemblée Générale Constitutive de la Confédération du Tourisme. Le président de l’ONTM explique les tenants et aboutissants de ladite confédération. Interview.

Midi : Comment est venue l’idée de mettre sur pied une Confédération du Tourisme ?

Joël Randriamandranto : « Le secteur Tourisme intègre plusieurs filières : le transport, l’hôtellerie, le métier de guidage, les tours opérateurs, les agences de voyage, les parcs nationaux, etc. Le constat est simple : toutes les filières ne sont pas représentées dans une seule entité. L’ONTM est un organisme semi-public qui compte parmi ses membres le ministère du Tourisme. Reconnu d’utilité publique, il bénéficie d’une taxe parafiscale, la vignette touristique qui lui est confiée pour gérer la promotion de la destination Madagascar. La mission de l’ONTM est claire. Malgré le fait qu’il soit une entité privée, il ne représente pas totalement le secteur privé dans le domaine du tourisme. Certains groupements touristiques ont pensé qu’il était opportun d’avoir cette représentativité forte du secteur privé dans le tourisme. C’est là qu’a germé le projet. Avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), cette Confédération a été initiée. Elle est la meilleure structure qu’on puisse mettre en place d’après les études préalablement menées ».

Midi : Quelle est la mission de la Confédération ?

J.R. : « Elle veut devenir l’unique interlocuteur du secteur public et des PTF dans les dialogues concernant le tourisme ».

Midi : Comment s’est manifesté ce problème de représentativité ?

J.R. : « Un exemple : le consortium Ravinala Airports a créé la redevance RDIA, une taxe que les voyageurs doivent payer pour participer à la réhabilitation des aéroports de Nosy Be et Ivato. La taxe avait été prélevée avant même que les travaux n’aient été entamés. Le secteur privé aurait souhaité constater de visu l’avancement des travaux avant de participer aux financements.. Dans le futur, la Confédération veut faire peser tout le poids du secteur privé dans ce type de décision.

Midi : Quelle est la vision du domaine touristique après l’instauration de cette Confédération ?

J.R. : « Nous ne sommes pas seulement des acteurs du domaine touristique, nous sommes des passionnés du tourisme. C’est pourquoi nous voulons structurer ses composantes pour mieux avancer. La Confédération a pour mission de défendre les intérêts du secteur privé dans les dialogues public-privé, tout en ne remettant pas en cause les structures existantes. Nous voulons aussi être une force de proposition pour faire avancer le tourisme malgache à travers un cadre règlementaire et fiscal. Nous allons accompagner le secteur public en tenant compte de nos visions. C’est l’union au sein de cette Confédération qui fera la force du secteur privé. La structure ambitionne de mettre en exergue l’intégrité. Nous allons lutter contre le secteur informel et accentuer le professionnalisme et le leadership. Nous voulons être le moteur du développement touristique ».

Midi : Concrètement, quelle sera la structure de la confédération ?

J.R. : « Les structures ont déjà été étudiées. Le Conseil d’Administration sera mis en place après une Assemblée Générale Constitutive qui se tiendra ce 20 septembre au Café de la Gare. Il sera composé de membres représentant chaque métier du tourisme et quelques régions.Des commissions s’occupant de divers volets seront instaurées : le transport et la fiscalité entre autres. La Direction exécutive traduira en action toutes les décisions prises. La Confédération, financée par ses membres, sera opérationnelle d’ici la fin de l’année ».

Midi : Quels seront les apports de la Confédération dans le tourisme ?

J.R. : « Je pense que la Confédération va contribuer aux débats et aux actions concrètes portant sur le tourisme à Madagascar. La Grande Ile a un grand nombre de sites touristiques exceptionnels – pour ne citer que celui d’Ankarana – mais qui ne possèdent pas assez d’infrastructures pour accueillir les visiteurs. La Confédération va approcher le secteur public pour que celui-ci facilite l’obtention de propriétés foncières dans ces zones. Nous allons aussi procéder à des mesures d’incitation à l’investissement, au niveau national et international. Mais bien sûr, il faudra d’abord la validation des membres de la Confédération et la participation de l’Etat pour que cela devienne une réalité. Il y a encore tellement de situations à débloquer (amélioration des infrastructures routières, ouverture du ciel…) »

Midi : Quid du secteur informel ?

J.R. : « Nous manquons de main-d’œuvre, la mise en place des infrastructures ne va pas pénaliser le secteur informel. Au contraire, nous allons faciliter son intégration. Ce sont bien sûr des idées que je propose, mais ce sera à la Confédération de statuer avec toutes les filières qui la composent. La Confédération ne sera pas une structure répréhensive. Nous voulons être le secteur-clé pour sortir Madagascar de la pauvreté. Quand le tourisme va, le reste va ».

Source : R.O – Joël Randriamandranto : Une Confédération du Tourisme pour regrouper toutes les filières