Le Ministère de l’Environnement encourage les hôteliers à afficher l’impact environnemental d’une nuitée dans leur établissement.
Le gouvernement souhaite introduire pour les hôtels un barème de performance environnementale de A à E, comme cela se fait déjà dans les produits électroménagers. Cette information sera ensuite déclinée à travers quatre critères : l’impact sur le climat, la consommation d’eau, la consommation de ressources non renouvelables et l’utilisation de produits bio et écolabellisés.
Un barème pensé pour être fiable
Une centaine d’hôtels à travers la France expérimentent d’ores et déjà cet affichage environnemental, notamment un hôtel 2 étoiles à Nantes et un autre à Versailles, un hôtel 3 étoiles à Nice et un autre à Montpellier, un hôtel 4 étoiles à Annecy et un hôtel 5 étoiles à Deauville, ainsi qu’à Cannes. Le Ministère souhaite toutefois que cet affichage soit le plus objectif possible, afin d’éviter le « greenwashing », cette tendance des entreprises à vanter les avantages environnementaux qu’elles ne possèdent pas. Pour ce faire, les données à la base de chaque barème devront être quantifiables et prouvables.
Le gouvernement espère que cet affichage environnemental permettra au consommateur de faire ses choix non seulement en fonction du confort et du prix proposés, mais également sur le critère de l’impact environnemental de la nuitée. Si l’expérimentation s’avère positive, dans un deuxième temps, certains hôtels pourraient être plus enclins à se faire certifier en vue de l’obtention de l’éco-label européen.
L’affichage environnemental s’inscrit dans une politique de tourisme éthique au niveau mondial
La fédération France Nature Environnement, qui regroupe 3.000 associations pour la protection de l’environnement, voit cette initiative d’un bon oeil et rappelle que la consommation des ménages est à l’origine d’environ deux tiers des impacts de l’homme sur son environnement : 58 % des émissions de gaz à effet de serre sont produits à domicile, et 66 % de l’eau y est consommée. La fédération est même favorable à ce que l’affichage environnemental soit étendu à tous les biens de consommation courante et qu’il intègre les notions de durée de vie et d’intensité d’usage.
Le lancement de l’affichage environnemental s’inscrit dans l’Année internationale du tourisme durable pour le développement, décrétée par l’Organisation mondiale du tourisme. Son Code mondial d’éthique du tourisme stipule par ailleurs que « l’ensemble des modes de développement touristique permettant d’économiser les ressources naturelles rares et précieuses, notamment l’eau et l’énergie, ainsi que d’éviter dans toute la mesure du possible la production de déchets, devront être privilégiés et encouragés par les autorités publiques nationales, régionales et locales ».