Air Madagascar – Le directeur général s’en remet au CA

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Haja Raelison répond à sa manière aux employés de l’Intersyndical de Air Madagascar. Il envoie la balle entre les mains du Conseil d’administration.

C’est le conseil d’administration qui m’a nommé Directeur général de la compagnie aérienne nationale. C’est à lui de décider si je dois rester ou quitter mon poste. Sur ces propos, Haja Raelison, directeur général de la compagnie Air Madagascar a répondu, mercredi lors d’une conférence de presse, aux employés de l’Intersyndical de la compagnie qui ont revendiqué la démission du ministre du Tourisme, des transports et de la météorologie, Ulrich Andriantina, du directeur général de l’aviation civile de Madagascar, James Andria­nalisoa, du directeur général de Air Madagascar et de tous les membres du conseil d’administration pour motif d’incompétences, mettant davantage la compagnie en mauvaise posture.
Par rapport à cette remarque, le directeur général a également souligné qu’il était «prématuré» de parler d’incompétence. Il a appelé les membres du personnel à être sereins et à se conformer au plan de redressement qui est déjà mis en œuvre. Il a ainsi souligné que des améliorations étaient en cours à plusieurs niveaux, dont le renforcement de la flotte de la compagnie par l’arrivée à la fin du mois du deuxième ATR 72-600, et l’introduction d’un Boeing 737 d’ici juin, pour garantir la haute saison touristique.
Par rapport aux perturbations, le directeur général a saisi l’occasion pour s’excuser auprès de la clientèle, en précisant que ces chamboulements sont dûs à une flotte limitée et insuffisante.

Prise en charge colossale
Quant au déroutage des vols, ce responsable a indiqué que les passagers avaient été informés au préalable et certains avaient été pris en charge. Il a, par ailleurs, précisé qu’il s’agissait d’un vol commercial, et que les membres de la délégation présidentielle ont payé leurs billets. Un point que les membres de l’intersyndical ont fortement critiqué, lors d’un point de presse tenu le même jour à Ivato.
« La prise en charge des passagers a coûté 100 millions d’ariary à la compagnie, et cela veut dire encore de la compétence. De plus, la location des deux nouveaux ATR coûtent deux fois plus cher à la compagnie », a avancé l’un d’entre eux, en précisant que Air Madagascar, contrairement à ce que le ministre Ulrich Andriantina indique, « n’est pas autonome car les techniciens ne sont pas consultés pendant les procédures d’achat ou de location d’avions ». Pour répondre à ce phénomène de déroutage, Haja Raelison a indiqué qu’il était prévu de réduire l’utilisation de l’actuel Boeing 737 pour une meilleure disponibilité en tant qu’appareil de réserve, et pour assurer les affrètements ou les déplacements ponctuels officiels, étant mis à disposition d’Air Mada­gascar par l’État malagasy.
Concernant la sortie de l’Annexe B, il a été souligné par le DG de la compagnie que des efforts avaient été reconnus par le comité de sécurité lors de la présentation en salle, le 28 avril, du programme d’amélioration continue de la qualité et de sécurité. La compagnie se dit prête à accueillir les auditeurs selon un planning qui sera communiqué par le comité. La sortie de l’Annexe B demeure un défi pour la compagnie, étant donné que cette situation nuit à sa compétitivité. « Jusqu’à sa sortie de l’annexe B, Air Mada­gascar est contrainte de travailler avec des équipages étrangers de Air Atlanta Icelandic, qui contractuellement exige la présence d’un nombre restreint de leur personnel navigant technique (PNT) et personnel navigant commercial (PNC) », poursuit le DG.
Une nouvelle collaboration avec un centre de formation Simaero débutera à partir du 20 mai pour renforcer l’effectif d’Air Madagascar, qui ne dispose pas d’un nombre suffisant de PNT qualifiés sur A 340. Pour ce qui est de la situation financière de la compagnie, elle demeure toujours précaire, avec un déficit de moins 20 millions de dollars en 2013. Une situation qui reste stable pour l’exercice 2014, et dont l’amélioration n’est attendue que dans les deux prochaines années, selon toujours le DG.

Source : Air Madagascar – Le directeur général s’en remet au CA