Après plus de 3 semaines de grèves et près de 12 millions US$ de pertes et manque à gagner, le Conseil d’Administration d’Air Madagascar consent enfin à reconnaître son incompétence et démissionne collectivement. Démission volontaire ou incitée par le Chef de l’Etat, on ne le sait pas mais c’était après la déclaration du président de la République sur l’incontournable dissolution de Conseil d’administration de la compagnie aérienne Air Madagascar. Il est sûr aussi que le poste du directeur général n’est plus assuré.
Jusqu’ici, la seule réponse des dirigeants d’Air Madagascar et du ministère de tutelle consiste à sanctionner les grévistes qui étaient licenciés puis traduits en justice. Une action qui a déclenché autre problème qui est l’hostilité de tous les syndicats de Madagascar. Comme si les gouvernants n’ont pas d’autres problèmes. Aussi bien la Primature que les dirigeants de la compagnie n’ont réussi à mettre fin à la grève.
On attend maintenant la réaction des grévistes. Quoi qu’il en soit, cette longue grève qui affecte tout un pan de l’économie nationale n’a que trop duré. Rien que le festival des baleines de Sainte Marie a perdu la moitié de ses clients à cause de cette grève d’Air Madagascar. Le secteur tourisme, en pleine haute saison, est frappé de plein fouet par la grève de la compagnie aérienne malgache et se demande s’il peut récupérer d’ici peu.
La compagnie en soi, déjà mal au point, n’est pas prête de se relever après cette perte colossale. Le ministre de tutelle a déjà annoncé qu’Air Madagascar est en cessation de paiement et que le ministère a déjà eu à payer le salaire des employés plus d’une fois. Déjà que d’après les grévistes, les cotisations sociales et autres IRSA ne sont plus versés depuis longtemps mais prélevés toujours sur les salaires. Bref, Air Madagascar est au bord de la faillite, mais à qui profite le crime ? Des bruits courent sur la « tentative de remplacement d’Air Madagascar » par d’autres compagnies appartenant à des proches des dirigeants. Ces derniers démentent évidemment mais l’avenir d’Air Madagascar, toujours sanctionné par l’Union européenne est en danger.
