Tourisme – Les opérateurs lancent un appel de détresse

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À un mois du commencement de la grève des employés de la compagnie Air Madagascar, les opérateurs touristiques tapent sur la table. Ils évoquent l’Open Sky comme solution.

Sinistré, au bout de souffle, pris en otage. Ce sont les termes utilisés par les opérateurs intervenant dans le tourisme pour expliquer la situation de ce secteur, avec l’absence de visibilité sur la reprise des vols de la compagnie Air Madagascar, et dont les activités touristiques en sont fortement dépendantes. Une baisse de fréquentation de moins 60 à 70% en moyenne dans toutes les régions, des chômages techniques ont été les impacts évoqués par Eric Koller, président du Conseil d’administration de l’Office national du tourisme de Madagascar (ONTM). C’était hier, lors d’une conférence de presse à la Chambre de commerce et de l’industrie à Antaninarenina qui a vu la présence des membres de trente deux groupements. La reprise immédiate et à 100% des activités de la compagnie a été revendiquée.

« Nous voulons faire part à travers cette action collective de notre grande inquiétude quant au présent et à l’avenir immédiat du tourisme, en l’absence de transport aérien », a avancé Rita Ravelojaona, présidente de la FHORM (Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar) avant de continuer que « les activités de la FHORM sont sensibles et dépendantes du transport aérien, et sans changement radical de la situation actuelle, nous nous trouverons très bientôt et sûrement face à un enchaînement de cessations d’activités », a-t-elle poursuivi.

Accompagnement juridique
Les hôteliers de Sainte-Marie, de Nosy Be, de Morondava, d’Isalo et Sava ont tous affirmé être en difficulté. Dans la région Sava, l’occupation est proche de zéro tandis qu’Isalo, un des parcs les plus visités, affiche une perte d’occupation de moins de 56%. L’absence des vols d’Air Madagascar rend la tâche difficile également pour les tour-opérateurs qui doivent trouver des solutions alternatives pour remplacer les vols annulés, comme le recours aux compagnies privées ou l’acheminement par routes des groupes de touristes vers les destinations diverses. La saison 2016 est également menacée par cette situation. « Cette année, nous avons enregistré une baisse de moins 40% des réservations par rapport à 2014, et encore les annulations pour les trois prochains mois sont à la hausse. Pour les voyages prévus en 2016, les réservations commencent maintenant. Si on ne trouve pas une solution pérenne pour Air Madagascar, ce sera grave pour la prochaine saison », a expliqué pour sa part Jocelyn Ramanam­bohitra, président de l’Association des tour-opérateurs. Au niveau des agences de voyage, une baisse de 40% du chiffre d’affaires a été constatée. Cette situation s’explique par le fait que la vente de billets ne se tient pas exclusivement à ceux de la compagnie aérienne nationale.

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